La 51e édition du Festival du Film International de Berlin, qui prend fin le dimanche 18, a accueilli le long métrage américain Thirteen days, présenté hors compétition. Réalisé par Roger Donaldson (Guet-apens, Le Pic de Dante), ce film est une reconstitution historique de la crise des missiles cubains en 1962. Au casting, on retrouve Bruce Greenwood (L'Enfer du devoir) dans le rôle de John Fitzgerald Kennedy et Kevin Costner (Pour l'amour du jeu) dans celui du chef d'Etat-major.
La présentation du film en Allemagne n'a pas été sans provoquer quelques remous. En effet, de nombreuses critiques ont été adressées à Roger Donaldson pour n'avoir montré que le côté américain dans cette crise.
Durant la conférence de presse du film, le réalisateur s'est expliqué sur l'angle pris : "J'aurais aimé faire un film qui montrait le point de vue des Russes, et aussi celui des Cubains", explique-t-il. "En les laissant de côté, je ne voulais pas dire qu'ils n'étaient pas importants pour l'histoire. Si je me suis concentré sur l'histoire telle qu'elle a été vécue par les Américains, c'est parce j'ai trouvé intéressant le fait que ceux-ci ne savaient pas ce qui se tramait. C'était le vide complet pour eux. Ils étaient totalement ignorants de ce qui se passait (...) Ce que j'ai voulu montrer dans le film, c'est que, quand on est dans le flou absolu, que l'on manque d'information, et bien, c'est là que viennent la peur et la terreur."
Roger Donaldson s'est également penché sur la manière dont il avait perçu la crise alors qu'il n'était qu'adolescent. "Je suis né en Australie et j'ai un souvenir très vif de cet événement. Je tenais un journal intime à l'époque qui m'a d'ailleurs servi de référence pour reconstituer ce qui s'est passé. Pour moi, c'était un événement mondial majeur. J'étais en Australie et l'on croyait vraiment qu'il y allait avoir une guerre entre les Etats-Unis et les Russes, qui affecterait toute la planète."
La présentation de Thirteen days à Berlin a une résonnance bien particulière. La capitale allemande était en effet l'avant-poste américain le plus menacé en cas d'embrasement du conflit. Ce qui fait dire à Roger Donaldson : "Quand j'ai eu l'opportunité de venir ici au Festival de Berlin, je me suis dit : "Quelle chance de présenter mon film là-bas ! , car Berlin a été un élément clef de cette histoire."
C.C.