Pour la seconde fois en 14 ans d'existence, l'académie européenne du film posera à nouveau ses valises à Paris le 2 décembre prochain, à l'occasion des European Film Awards. La prestigieuse académie, crée à l'initiative d'Ingmar Bergman, organise ces "Oscars du cinéma européen" chaque année dans une ville différente du Vieux continent.
Cette année, les maîtres de cérémonie seront Antoine de Caunes et l'acteur britannique Ruppert Everett (Le mariage de mon meilleur ami). De nombreuses personnalités seront présentes pour cette grande messe du cinéma européen. Sont notamment attendus Wim Wenders, président de l'académie européenne du film, Roberto Begnini et Pedro Almodovar, tous deux anciens primés. Nominé pour Dancer in the dark, Lars von Trier sera peut être là, si toutefois il parvient à surmonter sa phobie des transports. Côté politique, on notera la présence annoncée de Viviane Reding, commissaire européen en charge de la culture. Elle participera également au colloque sur le cinéma européen qui se tiendra le matin même au théâtre de l'Odéon, en présence de nombreux professionnels et d'étudiants en cinéma, sous la direction de Wim Wenders.
Contrairement aux récompenses nationales, telles que les Oscars ou les César, les European Film Awards ne sont pour le moment pas décernés par les membres de l'académie. La raison est toute simple : à l'heure actuelle, tous les films réalisés en Europe ne sont pas distribués dans tous les pays d'Europe. Ce qui rend difficile le vote par des gens répartis aux quatre coins de l'Europe. En effet, si on peut être certains qu'ils verraient tous les grands films européens, un espagnol ne verrait pas forcément un petit film danois, et un polonais n'aurait pas forcément accès aux films islandais. Aussi tant que le problème de la distribution des films en Europe n'est pas résolu, l'Académie européenne du Film a décidé de faire voter le conseil d'administration, dont les membres se déplacent régulièrement dans les pays européens afin d'évaluer l'ensemble de la production. Ce système, plus équitable, permet ainsi d'éviter de favoriser les gros films, et de donner la chance aux plus petits. Cela se reflète dans l'ensemble de la sélection, que voici :
Meilleur Film
- Billy Elliot, de Stephen Daldry (Royaume-Uni)
- Chicken Run, de Peter Lord et Nick Park (Royaume-Uni)
- Dancer in the dark, de Lars von Trier (Danemark, Suède, France)
- Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominik Moll (France)
- Le goût des autres, d'Agnès Jaoui (France)
- Pane et tulipani, de Silvio Soldini (Italie)
- Infidèle, de Liv Ullman (Suède)
Meilleur comédien
- Jamie Bell, pour Billy Elliot (Royaume-Uni)
- Bruno Ganz, pour Pane e tulipani (Italie)
- Sergi Lopez, pour Harry un ami qui vous veut du bien (France)
- Ingvar E. Sigurdsson, pour Englar Alheimsins (Islande)
- Krzysztof Siwczyk pour Wojaczeck (Pologne)
- Stellan Skarsgard pour Aberdeen (Norvège)
Meilleure comédienne
- Bibiana Beglau, pour Les trois vies de Rita Vogt (Allemagne)
- Björk, pour Dancer in the dark (Danemark, Suède, France)
- Lena Endre, pour Infidèle (Suède)
- Sylvie Testud, pour La captive (France)
- Julian Walters, pour Billy Elliot (Royaume-Uni)
Scénariste européen
- Rafael Azcona, pour La Lengua de las mariposas (Espagne)
- Agnes Jaoui et Jean Pierre Bacri, pour Le goût des autres (France)
- Wolfgang Kohlhaase, pour Les trois vies de Rita Vogt (Allemagne)
- Irakli Kvirikadze, Maria Svereva et Nana Djordjadze, pour 27 misses kisses (Allemagne, Géorgie)
- Doriana Leondeff et Silvio Soldini, pour Pane e tulipani (Italie)
- Dominik Moll et Gilles Marchand, pour Harry un ami qui vous veut du bien (France)
Directeur de la photo
- Alexandre Burov, pour La noce (France, Russie)
- Eric Guichard et Jean-Paul Meurisse, pour Himalaya l'enfance d'un chef (France)
- Agnès Godard, pour Beau travail (France)
- Yuri Klimenko, pour Barak (Russie, Allemagne)
- Edgar Moura, pour Jaime (Luxembourg)
- Vittorio Storato, pour Goya en burdeos (Espagne)
Meilleur film non-européen
- Gladiator, de Ridley Scott (Etats-Unis)
- Tigre et dragon, d'Ang Lee (Chine)
- Erin Brokovich, de Steven Soderbergh (Etats-Unis)
- In the mood for love, de Wong Kar-Wai (France, Honk-Kong)
- Yi Yi, d'Edward Yang (Taiwan, Japon)
- O brother where art thou ?, de Joel Coen (Etats-Unis)
Un prix de la Découverte sera également remis à un nouveau talent ou à un film, et Agnès Varda recevra le prix Arte du meilleur documentaire pour Les glaneurs et le glaneuse. Enfin le public décernera également ses propres récompenses, en votant dans divers médias, pour les catégories du Meilleur film, du Meilleur acteur et de la Meilleure actrice.
F.M.L
