Après avoir obtenu en février dernier, en marge de la 50ème Berlinale, le Teddy Bear, récompensant le meilleur film gay et lesbien pour Gouttes d'eau sur Pierres Brûlantes, le cinéaste français François Ozon vient de nouveau d'être honoré.
Cette fois, lors du 12ème Festival du Film Gay et Lesbien de New York, où son dernier long métrage a reçu le Prix de la meilleure fiction.
Adaptation d'une pièce de jeunesse de l'allemand Rainer Werner Fassbinder, Gouttes d'eau sur Pierres Brûlantes narre le quotidien amoureux et le huit-clos masochiste d'un couple quelque peu particulier, composé de Léopold (magistral et éblouissant Bernard Giraudeau), quinquagénaire VRP acariâtre et au look 70's, et de Franz (Malik Zidi), jeune minet longiligne de 19 ans à la sexualité indécise.
L'usure du quotidien, le cynisme de ce "vieux beau homo", l'innocence de ce rouquin hédoniste et l'apparition de leurs anciennes fiancées (Anna Thomson et Ludivine Sagnier) font de ce long métrage une peinture sur l'attirance et la répulsion, la domination et la soumission. Une tragi-comédie déroutante, curieuse, à l'univers fassbinderien et à l'esthétique très kitsch (l'action se déroulant en Allemagne, début des années 70).
Très prolifique (trois longs métrages réalisés depuis 1998 - Sitcom, Les Amants Criminels - Gouttes d'eau sur Pierres Brûlantes), François Ozon, est à 33 ans un cinéaste à part, iconoclaste, cultivant une obsession pour les rêves, fantasmes et contes de fées. Avec une violence et un humour dérangeants. Grinçants. Et provoquants.
Actuellement, cet ancien étudiant de la Fémis vient de terminer de mettre en scène son quatrième long métrage, Sous le sable, avec Bruno Cremer et Charlotte Rampling. Encore une histoire de couple.
L.B