Edouard se met en scène. Comme à la télé
Edouard Baer a quitté le capharnaüm de son Centre de Visionnage pour rejoindre les plateaux de tournage, quelque part entre Arles et Paris.
Il a enfilé les babouches de réalisateur pour mettre en scène son premier long métrage. Ecrit avec son ami Fabrice Roger-Lacan, La Bostella narre les pérégrinations d'Edouard, un auteur-comédien et de toute sa troupe de délurés, réunis en conclave estival pour préparer un important prime-time à la télé. L'amour, une femme mystère et la panne d'inspiration viendront perturber les lieux de cette villégiature loin d'être si studieuse.
Outre Edouard Baer qui s'approprie le rôle-titre, La Bostella réunit une bande de joyeux drilles, composée pour l'essentiel de cintrés de Canal comme François Rollin, Isabelle Nanty, Atmen Khelif (des Deschiens), Gilles Gaston-Dreyfus, Philippe Laudenbach, Ariel Wizman et Francis Van Listenborgh. Le titre de ce film est emprunté à une chanson de Sacha Distel, et servait de générique musical au Centre de Visionnage, la saynète où sévissait Baer dans NPA.
L'électron libre en solo
Comment définir Edouard Baer ? Insolent, impertinent, décalé, audacieux, délirant ? Sans aucun doute. L'ancien membre du staff de Canal+ possède indéniablement ces défauts, ou plutôt ces qualités. Avec un sens inné pour l'improvisation. De la feu Grosse Boule sur Radio Nova au défunt Centre de Visionnage, ces émissions ressemblaient à un fourre-tout, où il maniait avec son indissociable complice Ariel Wizman l'art du tout et du n'importe quoi. Un bordel (dés)organisé, en somme.
Après avoir écrit, mis en scène et interprété une pièce de théâtre, Le Goût de la hiérarchie et quelques apparitions dans Rien sur Robert (de Pascal Bonitzer), L'Appartement (de Gilles Memouni) et Les frères Soleil (de Frédéric Jardin), il a décidé de voler de ses propres ailes, et de se consacrer au cinéma. L'avenir nous le dira s'il a eu raison. L.B