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    Dans l'oeil de Tran Anh Hung

    Le cinéaste franco-vietnamien, Tran Anh Hung, vient de terminer, dans le plus grand secret, son troisième long métrage, "A la verticale de l'été".

    Depuis le succès de Cyclo en 1995, le cinéaste franco-vietnamien, Tran Anh Hung, s'était fait discret dans la réalisation. Le vide est comblé depuis peu. Il vient d'achever les prises de vue de son troisième long métrage, A la verticale de l'été.

    Ce nouveau film est une comédie sociale contemporaine, une histoire simple, intimiste qui fait référence aux traditions ancestrales vietnamiennes.

    A la verticale de l'été raconte un mois d'été dans une famille hanoienne de classe moyenne composée de trois soeurs et de leur frère. Bonheur, fidélité et infidélité sont les principales notions de ces relations.

    Avec un budget modeste de 35 millions de francs, le film, produit par l'inséparable Christophe Rossignon et Lazennec Production, repose sur un casting composé essentiellement de Vietnamiens et en particulier deux actrices célèbres du pays, Nhu Quynh et Le Khanh. L'épouse du metteur en scène, Tran Nu Yen Khe, y joue le rôle de la plus jeune des trois sœurs et Hung fait lui même une courte apparition dans le rôle d'un cinéaste vietnamien d'outre-mer.

    Les principales scènes du film ont été tournées à Hanoï, mais aussi dans la Baie d'Halong (Nord Est) et sur le site touristique de Ao Vua (Le Vivier du Roi) dans la province de Hà Tây.

    L'odeur de la censure

    Tran Anh Hung voulait à tout prix tourner son nouveau film à Hanoï. Mais, pour obtenir l'autorisation de réaliser un long métrage dans la capitale communiste, il a fallu de nombreuses et longues démarches de persuasion de la part du cinéaste. Ce qui ne fut pas une sinécure.

    En effet, la sortie de Cyclo, admirablement récompensé d'un Lion d'Or au Festival de Venise en 1995, avait été purement censurée. Les autorités officielles n'avaient pas apprécié l'histoire de ce conducteur de cyclo-pousse d'Ho Chi Minh Ville (ex-Saigon) qui, à la suite de la perte de son outil de travail, est poussé dans le syndicat du crime pour subvenir à ses besoins.

    Les critiques avaient fustigé la noirceur du fil, peignant un Vietnam très dur, très loin des clichés paradisiaques qu'entendait montrer le gouvernement.

    "Il y avait une incompréhension entre mon cinéma et les gens d'ici. Ils pensaient que la violence donnait une mauvaise image du pays, il a été difficile d'obtenir l'autorisation de tourner à nouveau", a indiqué Hung à l'AFP.

    Après neuf mois de négociations, là où certains producteurs hollywoodiens avaient échoué, notamment pour le tournage d'un James Bond, Tran Anh Hung a réussi à convaincre les commissaires culturels de Hanoï, en leur promettant que ce film ne contiendra aucun discours politique ou idéologique démoralisant.

    Mais, le cinéaste de L'Odeur de la Papaye Verte a du faire face pendant les soixante deux jours de tournage à la vigilance d'un censeur du ministère de la Culture, spécialement dépêché pour veiller au respect scrupuleux du scénario original. Ce désagrément a quelque peu irrité Hung, sentant sa liberté artistique en péril. Mais, il a le ferme espoir de montrer son film au peuple vietnamien. Libre. L.B avec l'AFP

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