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    Le vaut-elle bien Claudia ?

    La top-modèle Claudia Schiffer vient d'accepter un nouveau rôle dans une comédie policière, Shiny New Enemies. Les podiums de mode, c'est du passé.

    La jeune retraitée des podiums de mode, Claudia Schiffer, s'oriente de plus en plus vers le cinéma.

    Elle vient en effet d'accepter d'être dans le casting de la comédie policière Shyny new enemies de l'américain d'origine batave, Patrick Von Krusenstjema.

    Produit par la Warner Bros, ce long métrage met en scène la bombe incendiaire latine Salma Hayek (Wild Wild West, Studio 54, Desperado) qui campe une détective en charge d'une enquête peu catholique. Elle y joue aux côtés de Jeff Goldblum (Jurassic Park, Independance day), Tom Wilkinson (Shakespeare in love) et Steve Zahn (American Psycho). Le tournage débute ces jours-ci, pour une sortie prévue à la fin du premier semestre 2000.

    Claudia "Barbie" Schiffer n'est pas à sa première expérience cinématographique. Ses débuts sont assez maigres : 30 secondes chrono en main pour le navrant Richie Rich, où elle apprend les rudiments de l'aérobic au jeunot Macaulay Culkin. Puis, une figuration dans le film haute-couture Prêt-à-porter de Robert Altman.

    La blonde bio allemande tente alors une incrustation cérébrale dans le hors-norme The Blackout de l'underground Abel Ferrara. Aux côtés du couple Béatrice Dalle et Matthew Modine, couple explosé par les paradis artificiels, l'alcool et le sexe, elle joue une artiste peintre new-yorkaise prête à toute. Expérience, hélas, peu concluante pour bon nombre de critiques.

    Mais, la native de Dusseldorf ne désespère pas pour autant. Sous ses faux airs de Brigitte Bardot, elle préfère quitter les lustres, strass et paillettes de la vie de top-modèle pour embrasser la carrière de comédienne.

    Elle a tourné depuis sa collaboration avec le bad obsession Ferrara dans des longs métrages qui ne figureront pas dans les annales du Septième Art. Se spécialisant plutôt dans des films pour ado boutonneux, elle est à l'affiche, avec Ben Stiller et Brooke Shields, dans Black et White de James Toback, un teen-movie sur un groupe d'adolescents blancs qui s'intéresse au mouvement hip-hop d'Harlem.

    Puis, dans Friends et lovers, une comédie romantique niaise (selon la presse US) de George Haas avec Stephen Baldwin et Robert Downey Jr. Et enfin, dans Desperate but nos serious de Bill Fishman où elle est à la recherche de l'âme soeur avec ses copines dans les parties, bars et nightclubs de Los Angeles.

    Sois belle et tais-toi.

    Au-delà des prochaines prestations (physiques ?) de Claudia Schiffer, c'est le mouvement d'invasion des top-modèles vers le grand écran qui effraie ou ravit les cinéphiles. Canons aux physiques irrépochables et incontournables, elles commencent à marcher, non plus sur les podiums, mais sur les plates-bandes des comédiennes. Jeunes, minces, belles, mais le plus souvent cantonnées dans des rôles de potiches ou de pots de fleurs, elles veulent désormais être reconnues comme movie-star. Mais, peuvent-elles crédibles ? Leurs QI sont-ils proportionnels à la longueur de leurs jambes ?

    De Laetitia "Falbala" Casta dans Astérix et Obélix contre César (qui a quand même déclaré dans le France Soir du 3 février 99 qu'elle n'avait pas inventé l'eau chaude !) à Eva Herzigova, en potiche absolue dans Les anges gardiens de Jean-Marie Poiré, en passant par Mélanie "Esméralda" Thierry dans Quasimodo D'el Paris, nombreuses sont celles qui ont tenté, avec plus ou moins de malchance, l'aventure cinématographique. Qui se souvient de la navrante Cindy Crawford en tee-shirt mouillé dans Fair Game (remake bizarre du Cobra de Stallone), film allumé et descendu en flèche par les critiques et les spectateurs ?

    De la roussette aux rondeurs exceptionnelles et ex-petite amie de Stallone, Angie Everhart, dans l'obscure suite de Neuf semaines et demi, Love in Paris où elle se démenait comme une diablesse aux côtés de l'alcoolo-boxeur Mickey Rourke et d'Agathe de La Fontaine (la nouvelle fiancée du champion du monde Emmanuel Petit) ?

    De Naomi Campbell dans un passage éclair de Girl 6 de Spike Lee ? Ou d'Elle MacPherson, surnommée "The Body" (en référence à ses mensurations idéales), qui déployait sans complexe tous ses charmes -fort appétissants- dans Sirènes ? Ou de la surpulmonée Brigitte Nielsen, autre ex de Stallone, qui s'est adonnée à des séries B miteuses, style Hollywood Night (Kalidor, Double O Kid, Chained Heat 2) ?

    La liste est loin d'être exhaustive, mais il ne faut pas noircir le tableau. Certaines ont parfaitement réussi à passer le cap.

    La "Golden Lady" Kim Basinger (Neuf semaines et demi, L.A Confidential), la brunette Andie MacDowell (Quatre mariages et un enterrement, Sexe, mensonges et vidéo), l'incendiaire Sharon Stone au QI de 154 et son 95B (Basic Instinct), la sublime Isabella Rossellini (Blue Velvet), la fiévreuse Uma Thurman (Pulp Fiction) sont devenues des références.

    Des challengers sont en passe de les imiter, comme la rougueuse italienne Monica Belluci (Dobermann, Mauvais genre), la fatale et facétieuse Cameron Diaz (The Mask, Mary à tout prix), la volcanique ibère Inès Sastre (El Dorado, Par-delà les nuages) ou la colorée Milla Jovovich, prochaine Jeanne d'Arc de Luc Besson.

    Les apparences peuvent-elles sauver un long métrage ? Il semble que la carrière des top-modèles au cinéma est partagée.

    Il ne suffit pas d'avoir été punaisée par des routiers ou des paras du 2e REP, d'avoir affolée les mâles les plus normalement constitués en montrant ses atouts pulmonaires pour garantir un recyclage cinéma fructueux. Le résultat est comme la loterie : aléatoire. Avec plus de chances de perdre. L.B

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