Le chef de file de la génération Dogma 95, le danois Lars von Trier, vient de lancer les premiers tours de manivelle de son nouveau film Dancer in the dark (Danseur dans l'obscurité en VF). Tournée quelque part en Scandinavie, cette comédie musicale réunira un casting des plus intéressants, puisqu'outre la chanteuse islandaise Björk qui sera l'héroïne, Catherine Deneuve, Jean-Marc Barr et Peter Stormare (le nihiliste dans Big Lebowski des frères Coen) feront partis de cette aventure anticonformiste, propre au cinéaste.
L'ex-chanteuse du groupe Sugarcubes, Björk, interprétera une jeune femme d'Europe de l'Est qui va quitter sa Tchécoslovaquie natale avec son petit garçon, handicapé, pour rejoindre l'el dorado américain et s'installer dans une petite ville industrielle du nord-ouest. Rêvant d'une marche triomphante vers la gloire et Hollywood, elle rencontrera toutes les difficultés du monde pour éviter de sombrer dans la misère. Sauf, le jour, où la troupe locale, Sound of Music, fait appel à ses talents artistiques... Une nouvelle vie commence.
Cette production au budget de 120 millions de couronnes suédoises (88,351 millions de FF/13,483 millions d'Euros) est la plus chère jamais enregistrée en Scandinavie.
L'Homogenic Björk fait une parenthèse dans sa carrière musicale pour se plonger dans le monde tout aussi singulier et provocateur (que ses chansons) de Lars Von Trier. Apparue dans Prêt-à-porter de Robert Altman, l'interprète de Venus as a boy et Violently Happy a également composé la musique des chansons de Dancer in the dark et réglé certains textes avec le metteur en scène danois, qui tourne, selon ses préceptes, en vidéo numérique avec un réseau de caméras dissimulées dans le décor.
La participation de notre Catherine nationale dans cette production n'est pas étonnante dans la mesure où elle tenait absolument à tourner ce film. Dans une interview à la télé suédoise, l'actrice aurait déclaré qu'elle avait envoyé un courrier à Lars von Trier, sans trop y croire, pour participer au tournage. Il l'aurait rappelée en lui confiant le contenu du scénario. "J'ai totalement confiance en lui, car j'aime prendre des risques. C'est important pour un acteur de prendre des risques, car si on tourne quelque chose d'imprévu, on ne reste pas sans cesse bloqué dans la même position" a-t-elle indiqué à l'agence de presse suédoise TT.
Le réalisateur des Idiots et de Breaking the waves espère aller concourir l'année prochaine sur la Croisette et faire oublier ses deux relatifs échecs à la course pour la Palme d'Or. L.B