Eh, oui, le grand Dick Rivers, ex-star des sixties chez les Chats sauvages se lance dans le cinéma. Et pas avec n'importe qui. C'est Jean-Pierre Mocky, le cinéaste le plus iconoclaste du cinéma français qui a engagé la countryrock-star pour son prochain film.
La candide Madame Duff est la dernière oeuvre jubilatoire de Mocky. Se déroulant à Cherbourg et à Paris, l'histoire est celle d'un homme qui est marié à une femme trop parfaite et entreprend alors de l'éliminer. Mocky jouera le rôle principal. Il sera accompagné par la toujours très élégante Alexandra Stewart qui a connu ses heures de gloire dans les années 60-70 (La nuit américaine de Truffaut, Le feu follet de Louis Malle). Autre retour, celui de l'amoureux de Sophie Marceau dans La Boum 2, Pierre Cosso. Il avait entamé son come-back dans le thriller-comique Le loup-garou de Paris d'Anthony Waller.
Jean-Pierre Mocky privilégie la rapidité et l'urgence pour tourner ses films. Véritable gueulard du cinéma français, il a toujours été en marge du circuit traditionnel, finançant lui-même ses films. De La grande lessive à Alliance cherche doigt, en passant par Les saisons du plaisir, Le miraculé ou A mort l'arbitre, Jean-Pierre Mocky est l'expert ès coups de gueule contre la société, la peignant dans son univers déjanté.
Mais, incontestablement, c'est la présence de Dick Rivers dans la galaxie mockysienne qui méritera - peut-être - le coup d'oeil. Après Eddy Mitchell (Cuisine Américaine, Frankenstein 90), Johnny Hallyday (Pourquoi pas moi ?, Terminus), Renaud (Germinal), Michel Sardou (Promotion canapé), Alain Bashung (Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs) et Alain Souchon (La fête des pères, L'été meurtrier), nos amis les rockers de la chanson française tâtent -avec plus ou moins de succès (mais, plutôt moins)- le cinéma. Je lance donc un appel aux réalisateurs : à quand Herbert Léonard ou le monument sacré d'Ali be Good, Patrick Topaloff, sur grand écran ? L.B