Robert Guédiguian est viscéralement attaché à "La Bonne Mère". Il vient d’attaquer son nouveau long-métrage dans la cité phocéenne avec un casting de famille, puisqu’outre Denis Podalydès (Dieu seul me voit), il fera confiance à sa femme Ariane Ascaride, à Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan.A l’attaque racontera l’histoire de deux amis scénaristes qui ont l’ambition d’écrire un film politique, et seront confrontés à une famille exemplaire de garagistes qui sont menacés par une multinationale.
Robert Guédiguian s’est révélé au grand public avec son conte de l’Estaque, Marius et Jeannette, petit film tout en simplicité sur une histoire d’amour, d’amitié et de tendresse. "Cinéaste de quartier", il brosse un tableau social et humain magnifique, bref, une bouffée de bonheur authentique. Il a su imposer l’ensoleillement exceptionnel de Marseille, et ses images traditionnelles, "avé l’assent", que sont le "pastaga", les "galéjades" et la planète "ohème".
Le brassage des races et des cultures est le maître mot des films de Guédiguian. Sociologue de formation et ancien militant du Parti Communiste, il a commencé le cinéma en 1980 en réalisant Le dernier été. Inconditionnel de Pasolini et Ken Loach, il enchaînera film sur film, en réalisant notamment L’argent fait le bonheur (pour la télévision) en 1992 et A la vie, à la mort en 1994.
Son huitième film est sorti l’an dernier, A la place du cœur, une adaptation du roman de Jim Thompson.
Guédiguian est toujours entouré d’amis qui partagent son point de vue. Perpétuant une tribu originelle, il peut compter sur son ami d’enfance, Gérard Meylan (interprète principal de tous ses films), sur sa femme, Ariane Ascaride (Césarisée en 98 pour son rôle de Jeannette) et sur le soixante-huitard Jean-Pierre Darroussin (Le poulpe, Un air de famille, On connaît la chanson, Mes meilleurs copains) qui vient d’achever le premier film de Michel Couvelard Les inséparables avec Catherine Frot et Fabienne Babe.
A Marseille, on connaît la Cannebière et son Vieux Port, le Vélodrome et l’OM, le rap d’IAM. Après les poétiques Quatre saisons d’Espigoule de Christian Philibert, Les collègues de Philippe Dajoux et Taxi de Gérard Pirès, la Provence s’illumine. Il faut faire aussi avec Guédiguian car ses films sont comme l’aïoli : ils commencent à prendre. L.B