1994. Le scénario de Crusade circule à Hollywood. Considéré comme l’un des meilleurs à l’époque, il intéresse tout de suite Arnold Schwarzenegger et Paul Verhoeven. Ces derniers, satisfaits de leur collaboration sur Total Recall, souhaitent réitérer l’expérience. Proche de Conan, Crusade plonge dans le XIème siècle pour raconter les aventures de Hagen, un guerrier impitoyable. Condamné à mort, il est libéré par le Pape en personne pour participer à la reprise de Jérusalem.
Le début du tournage est prévu pour l’été ; les décors sont en pleine construction et la production a déjà loué des sites en Espagne.
Mais, contre tout attente, Mario Kassar, le président de la société Carolco, décide de tout interrompre. Après estimations, il réalise que le budget du film dépasse les 120 millions de dollars et préfère se retirer du projet. Pour ce film, Arnold Schwarzenegger bénéficie dans son contrat de la fameuse close "pay-or-play" (littéralement "joue ou est dédommagé"), mais conscient du potentiel du projet, il dénigre le paiement et part avec le scénario sous le bras.
1999. Crusade ressort des tiroirs. Malgré ses 52 ans et une carrière dans le creux de la vague, Arnold Schwarzenegger ne désespère pas de monter sa grande épopée médiévale. Actuellement, il est en pourparlers avec Arnon Milchan, producteur et financier (L.A Confidential) très intéressé par Crusade. Mais le problème demeure le même qu’en 1994. Trop lourd, le budget qui s'élève maintenant à 130 millions de dollars, risque de tuer le film dès la pré-production.
Pour y remédier, Arnon Milchan souhaite établir une co-production avec la Fox. En raison de l’inflation des budgets, il s’agit de la dernière invention des producteurs pour sauver leurs projets. En répartissant les financements, ils essayent de limiter les répercussions d’un échec commercial. En attendant de voir Arnold Schwarzenegger dans ce qui peut être son chef-d’oeuvre, le public français pourra le découvrir dans End of Days de Peter Hyams à partir du 22 décembre prochain. C.V