DE QUOI ÇA PARLE ?
Le tueur en série Jeffrey Dahmer confesse ses crimes horribles lors d'interviews inédites, ouvrant une perspective troublante sur un esprit détraqué.
Jeffrey Dahmer : Autoportrait d’un tueur, une série documentaire créée par Joe Berlinger.
UN AUTRE POINT DE VUE, MAIS…
Si le nom de Joe Berlinger ne vous dit rien, c’est simple : il est l’un des réalisateurs et producteurs les plus prolifiques dans le domaine des affaires criminelles. C’est lui qui a mis en scène le film sur Ted Bundy avec Zac Efron et de nombreuses séries documentaires pour Netflix. Sa troisième saison d'Autoportrait d’un tueur plonge dans l’affaire Jeffrey Dahmer, autrement appelé “le cannibale de Milwaukee”.
Le tueur en série fait l’actualité depuis plusieurs semaines suite au succès phénoménal de la série créée par Ryan Murphy et Ian Brennan - sortie le 21 septembre dernier. Les deux projets sont uniquement liés par leur sujet, mais il est difficile d’ignorer le hasard de calendrier. Un énième documentaire est-il vraiment nécessaire ? Surtout, apporte-t-il quelque chose de nouveau ?
Jeffrey Dahmer : Autoportrait d’un tueur repose principalement sur les enregistrements exclusifs du criminel lors de ses interrogatoires. Si la série portée par Evan Peters suit le point de vue du tueur et des victimes, ce documentaire relate les faits à travers le regard des équipes judiciaires et policières - à quelques exceptions près.
L'avocate de Jeffrey Dahmer prend la parole
Face caméra, on peut entendre le témoignage du procureur général de Milwaukee, d’un psychiatre judiciaire, d’un lieutenant affecté à la brigade criminelle ou même de reporters télé qui ont participé, à leur niveau, à l’affaire il y a plus de 30 ans. Parmi ces nombreux témoignages, un est particulièrement mis en avant, celui de Wendy Patrickus.
En juillet 1991, elle n’est qu'une jeune avocate qui vient tout juste d’emménager dans la ville de Milwaukee. Lorsque son patron lui demande d’assurer la défense de Jeffrey Dahmer, elle accepte. Il s’agit de la première affaire de sa carrière.
Wendy Patrickus revient sur sa rencontre avec le tueur, ses souvenirs de l’époque et les détails des confidences de son client. Elle souligne notamment son calme et sa politesse, une attitude tellement contraire aux actes qu'il a pu commettre. Sa parole parcourt l’intégralité de la série documentaire, de sa première interaction avec Jeffrey Dahmer jusqu’à sa condamnation.
Cet Autoportrait d’un tueur est composé de trois épisodes : le premier, Sympathy for the Devil, revient sur l’arrestation en juillet 1991 et les origines du criminel ; le second, Can I Take Your Picture ?, sur la mécanique de ses meurtres dès la fin des années 80 ; et le dernier, Evil or Insane ?, repose sur le procès de 1992 et les conséquences de l’affaire.
Si ces trois parties vont un peu plus loin dans les détails scabreux - avec images et vidéos d’archive à l’appui -, le fil conducteur reste principalement le même que la série. Il faut dire que la fiction de Ryan Murphy et Ian Brennan est très complète et s’éloigne finalement peu de la réalité.
Pas sûr que l’expertise des équipes judiciaires et policières suffise à convaincre les téléspectateurs en quête de nouvelles informations. Jeffrey Dahmer : Autoportrait d’un tueur reste un documentaire bien produit, mais qui souffre de sa comparaison avec la série sortie précédemment.
Jeffrey Dahmer : Autoportrait d’un tueur est disponible sur Netflix.