Toutes les bonnes choses ont une fin. M6 diffusait mardi soir les deux derniers épisodes de La Maison d'en face, sa série événement de rentrée emmenée par Julie de Bona, Thierry Neuvic, Caterina Murino, Marc Ruchmann et Antoine Duléry.
Et si la chaîne attend le bilan des audiences (replay compris) pour se prononcer sur une éventuelle saison 2 - après tout, le final se referme sur un suspense insoutenable - une suite n'est pas du tout impossible puisque La Maison d'en face n'est autre que le remake de la série néerlandaise Nieuwe Buren (littéralement "Les nouveaux voisins"), qui a connu quatre saisons entre 2014 et 2019.
Le point de départ est d'ailleurs le même dans les deux séries : l'arrivée d'un couple - Eve et Yanis dans La Maison d'en face, et Eva et Peter dans Nieuwe Buren - au sein d'une rue pavillonnaire où les secrets sont légion. Et leur rencontre avec leurs voisins d'en face, avec qui ils vont très vite tout partager. Y compris leur partenaire lors d'une soirée échangiste qui aura de lourdes conséquences.
Rencontré récemment lors du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, où la série de M6 était présentée en avant-première, le réalisateur et scénariste Lionel Bailliu (Innocente), qui a écrit La Maison d'en face avec Deborah Hadjedj, nous a expliqué être parti sur une adaptation assez libre, qui prend de nombreuses libertés avec le format néerlandais d'origine.
Moins d'épisodes, moins de soap, et davantage de liens entre les personnages
"L'adaptation est assez libre. D'abord car la première saison de la série originale est composée de 10 épisodes de 42 minutes, alors que nous c'est 6 épisodes de 52 minutes", confiait Lionel Bailliu à notre micro. "Comme c'est plus dilué, il y a de fait un côté soap qui est plus présent dans la série néerlandaise. Chez nous, le thriller ressort beaucoup plus, ce qui n'était pas pour nous déplaire".
Bref, de là à penser que Nieuwe Buren se rapproche encore plus dans l'esprit de Desperate Housewives et de ses rebondissements soapesques à souhait, il n'y a qu'un pas. Mais ce n'est évidemment pas la seule différence entre La Maison d'en face et la série dont elle est l'adaptation.
En effet, Lionel Bailliu nous a également expliqué que la volonté à l'écriture était de faire en sorte que les personnages se croisent beaucoup plus que dans la série originale. Sa co-autrice et lui ont donc imaginé des cadres ou des situations de travail différents qui permettaient de rapprocher encore un peu plus Eve et Livia, et Yanis et Stéphane.
"Comme on était plus resserré, on a ressenti le besoin de changer des choses sur les personnages pour qu'ils se croisent davantage. On s'est débrouillé pour que les deux filles travaillent au même endroit, et pour que les garçons, qui sont tous les deux flics, soient partenaires. On trouvait que dans la série originale l'intrigue policière était un peu trop à part".
"Et puis, la fin ne nous satisfaisait pas. Il y a certains arguments de la fin qui étaient assez propres à une culture qui n'est pas la nôtre. Donc on a transformé pas mal de choses", poursuivait le réalisateur et scénariste de La Maison d'en face.
Il est vrai que si la série de M6 se termine sur un énorme cliffhanger (Yanis se réveille à l'hôpital après avoir été blessé par balle et semble avoir oublié les derniers mois écoulés et la mort de sa fille), d'autres aspects ont été modifiés puisque, dans la série néerlandaise, le personnage qui correspond à Livia (Caterina Murino) meurt dans le final de la saison 1. Tandis que c'est Eva/Eve (Julie de Bona), qui se retrouve plongée dans le coma et devient amnésique en saison 2.
Mais Lionel Bailliu l'assure : l'esprit de la série originale est bien présent dans La Maison d'en face, peu importe les choix d'adaptation qui ont été faits. "L'esprit de cette rencontre entre ces deux couples qui aboutit à cette soirée échangiste, qu'on a essayé de faire de la plus jolie des façons, pour que ce ne soit pas juste un truc glauque, c'est quelque chose qui était très réussi dans la série originale. C'était une inspiration mais on s'en est beaucoup écarté".
Retrouvez l'intégrale de La Maison d'en face sur Salto.