De quoi ça parle ?
À Tokyo, le reporter américain Jake Adelstein, âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du "Meicho Shimbun", le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia. Il devient un interlocuteur des yakusas tout en continuant d’être un informateur de la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger.
Tokyo Vice, une série créée par J.T. Rogers avec Ansel Elgort, Ken Watanabe, Rachel Keller… Deux épisodes dès le jeudi 15 septembre à 21h10 sur Canal+ et MyCanal. Épisodes vus : 3 sur 8
C’est avec qui ?
Pour être la tête d'affiche de Tokyo Vice, HBO Max (le diffuseur d’origine) a choisi Ansel Elgort dans le rôle de Jake Adelstein, ce journaliste américain qui a raconté son impressionnante enquête dans un livre du même nom. L’acteur de 28 ans a actuellement le vent en poupe après avoir tenu le premier rôle du West Side Story de Steven Spielberg.
Face à lui, la légende du cinéma japonais Ken Watanabe interprète le policier Hiroto Katagiri qui va l’aider à naviguer au sein de la culture japonaise, très codifiée, et au sein de la culture des yakuzas encore plus codifiée. Du public occidental, il est surtout connu pour avoir joué dans Lettres d'Iwo Jima, Le Dernier Samouraï ou encore Batman Begins.
Enfin, Rachel Keller – révélée par les séries Legion et Fargo – joue Samantha Porter, une expatriée américaine vivant à Tokyo qui gagne sa vie comme hôtesse au Onyx Club du quartier Kabukicho. Elle accompagne de nombreuses personnes, des salariés aux clients haut de gamme et aux yakuzas.
Ça vaut le coup d’œil ?
Dans un de ces meilleurs rôles récents, Ansel Elgort interprète Jake, un jeune journaliste tout droit sorti du Missouri. Un garçon avec de l’humour, du talent et un excellent niveau de japonais qui lui permet de devenir le premier journaliste étranger jamais engagé dans le plus grand quotidien du pays.
Mais il déchante très vite après son embauche, devant faire face à un racisme décomplexé dans un pays où l’immigration est réduite à une portion congrue, et à des méthodes pour le moins curieuses où les journalistes spécialisés dans les faits divers doivent se contenter de recopier les communiqués de la police et ne surtout pas poser les questions qui fâchent.
Mais Jake est tenace et endurant. Il arpente les rues sombres du quartier de Kabukicho et se lie d’amitié avec Samantha, une hôtesse de bar américaine avec un mystérieux passé, et Sato (Shô Kasamatsu), un jeune Yakuza qui collecte de l'argent dans le club où Samantha travaille contre la protection de son organisation. Mais surtout, Jake finit par se trouver un solide allié en la personne de l’inspecteur Hiroto Katagiri.
Lui aussi est frustré par le manque d’allant et d’ambition de son service et devient à la fois la source et le mentor de Jake.
Michael Mann à la caméra
Sans nul doute, Tokyo Vice est une série vraiment plaisante à regarder. Le pilote est signé Michael Mann qui porte aussi la casquette de producteur. Il sait comment capturer la séduction perfide des villes, que ce soit dans Miami Vice ou le Los Angeles de Collateral. En faisant du pilote, la charte esthétique de la série, son œil vif permet de capter le tourbillon de Tokyo, ses ruelles ombragées et ses bars glamour aux néons qui fendent la nuit.
Pour qui n’est pas familier avec le crime organisé japonais, Tokyo Vice constitue une parfaite introduction au monde des yakuzas. À commencer par les spectaculaires tatouages qui habillent les corps de ces mafieux et que la série est avide de montrer. Le drame décrit parfaitement leur structure hiérarchique basée sur les notions de loyauté et d’honneur des samouraïs.
On voit aussi comment les yakuzas ont infiltré presque toutes les structures de la société japonaise à tel point que les autorités sont prêtes à tout pour éviter les guerres de gang. C’est toute cette partie qui rend Tokyo Vice fascinante. L’emprise des yakuzas devient alors omniprésente laissant planer une menace permanente au-dessus de Jake, Samantha, Katagiri ou même Sato.
En un rien de temps, on se laisse happer dans ce Tokyo des années 90 et ce monde fascinant des yakuzas. Avec le confort de ne pas se trouver face à ces impressionnants mafieux.