C'était, sans aucun doute possible, l'un des plus beaux films de la dernière sélection cannoise. L'un des plus doux aussi. À tel point que Chronique d'une liaison passagère, projeté dans la section Cannes Première, a très vite intégré la liste des longs métrages qui auraient mérité une place en Compétition, ce que nous n'avons fait que confirmer.
Et c'est au lendemain de sa présentation officielle, séance dont le mélange de rires et d'émotion a rappelé celle de Julie (en 12 chapitres) l'année passée, que nous avons retrouvé son équipe : le réalisateur Emmanuel Mouret, qui s'aventure une fois de plus sur la carte du tendre. Et le duo Vincent Macaigne - Sandrine Kiberlain, interprètes de ces deux amants dont nous ne voyons que les entrevues, pas la vie hors liaison.
Un parti pris de narration qui n'est pas sans rappeler ceux de (500) jours ensemble et Annie Hall, ou encore Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman, influence revendiquée d'Emmanuel Mouret, qui avait bien failli appeler son film… Scènes de la vie extraconjugale. Avec ses comédiens, il évoque son nouvel opus dans la vidéo à voir en haut de cette page. Un long métrage qui est presque plus une histoire d'amour entre deux personnes mariées qu'un récit d'adultère.
"C'est surtout une histoire de désir", nous répond Emmanuel Mouret à Cannes. "Moi ce qui m'intéresse, dans les histoires, c'est comment faire avec nos désirs qui sont multiples. Dès qu'on a affaire à des histoires de désir, on a affaire à des histoires de morale et d'arrangement. Avec soi, avec les autres, avec le monde. C'est comme ça que je le vois et je ne me pose pas de questions autour de l'adultère, car c'est juste par rapport à des contrats les uns avec les autres et des arrangements."
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Cannes le 22 mai 2022 - Cadre : Arthur Tourneret - Montage : Constance Mathews
"Chronique d'une liaison passagère" est à voir au cinéma :