DE QUOI ÇA PARLE ?
Âgé de 13 ans, Sam Cleary suspecte que son mystérieux et solitaire voisin, Mr. Smith, soit en réalité une légende qui se cache au grand jour. Il y a 25 ans, le superpuissant justicier de Granite City, Le Samaritain, a été déclaré mort dans un entrepôt, après un combat tragique avec son rival, Nemesis. La plupart des gens pensent que Le Samaritain a péri dans les flammes, mais certains habitants, comme Sam, ont bon espoir qu’il soit encore en vie. Alors que la ville est au bord du chaos et que les crimes se multiplient, Sam se donne pour mission de persuader son voisin de sortir de sa cachette et de sauver la ville de la ruine.
Le Samaritain de Julius Avery avec Sylvester Stallone, Javon Walton, et Pilou Asbæk. Disponible sur Amazon Prime Video.
C’EST AVEC QUI ?
Également crédité comme producteur du film, Sylvester Stallone tient le rôle principal du film, celui d’un homme vieillissant et solitaire, reconnu par un jeune voisin comme l’ancien super-héros appelé le Samaritain.
L’adolescent est, quant à lui, interprété par le jeune comédien Javon Walton. Principalement connu du public pour ses apparitions dans la série Euphoria, ce dernier est également apparu cette année dans la troisième saison d’Umbrella Academy.
Enfin, le grand méchant du film est incarné par l’acteur danois Pilou Asbæk, révélé par la série politique Borgen, et devenu l’un des bad-guys en vogue à Hollywood depuis sa prestation en Euron Greyjoy dans les dernières saisons de Game of Thrones !
LAST ACTION SUPERHERO
Tiré d’un scénario original, et non d’un comic-book, Le Samaritain marque la toute première fois que Sylvester Stallone joue le rôle d’un super-héros. L’interprète de Rocky et de Rambo, aujourd’hui âgé de 76 ans, s’est particulièrement investi dans le projet, en raison de la nature "stallonienne" de ce héros atypique, un homme vieillissant et solitaire hanté par des blessures passées.
Conçu comme un film de super-héros ancré dans une réalité sociale, Le Samaritain démystifie l’aura du justicier, ici montré comme un homme à la force certes herculéenne, mais rempli de failles qui le rendent finalement plus humain. D’une certaine façon, Le Samaritain est au super-héros ce que Last Action Hero a été au héros du cinéma d'action des années 80, sans toutefois reproduire le ton d’autodérision du film d’Arnold Schwarzenegger.
Doté d’un budget qui le rapproche davantage d’un direct-to-video que d’un blockbuster à la Marvel, Le Samaritain fonctionne davantage pour ses personnages et le développement de sa mythologie, que pour ses scènes d’action plutôt cheap. La relation entre le héros principal et le jeune garçon fonctionne bien, mais on ne pourra que regretter que le méchant s’intègre, quant à lui, assez mal à l’intrigue.
Pourtant incarné par un Pilou Asbæk dans un rôle taillé sur mesure, le bad guy du film semble être sacrifié par le scénario. Ainsi, nous ne comprenons pas vraiment ce qui a poussé ce dernier à admirer Nemesis plutôt que le Samaritain, et dans un certain sens à emprunter le chemin opposé à celui du jeune protagoniste. "Meilleur est le méchant, meilleur est le film" disait Hitchcock, et malheureusement ce constat ne peut s'appliquer au Samaritain.
D’une durée raisonnable de 1h39, Le Samaritain offre un spectacle satisfaisant pour les fans de Sylvester Stallone, mais également le regret que le long métrage n’ait pas davantage creusé la noirceur de son univers. Par moments, on croirait presque Stallone revenu à l'époque des Judge Dredd et Demolition Man, parmi ses derniers succès avant que sa carrière ne connaisse le déclin au milieu des années 90.
Mais comme souvent chez Stallone, le film offre double niveau de lecture entre l’intrigue et la vie personnelle du comédien. Comme si l’histoire de ce super-héros disparu, mais en aucun cas oublié par ses admirateurs, était finalement la sienne.