De quoi ça parle ?
Après des années d'emprisonnement, le Seigneur des Rêves commence son périple à travers les mondes pour retrouver ce qu'on lui a volé et récupérer son pouvoir.
Sandman, une série créée par Neil Gaiman, David S. Goyer, Allan Heinberg avec Tom Sturridge, Gwendoline Christie, Vivienne Acheampong, Boyd Holbrook… Disponible sur Netflix.
C’est avec qui ?
C’est Tom Sturridge qui incarne le fameux Sandman du titre, qui signifie "marchand de sable" en français. Il se fait aussi appeler Morpheus ou encore Dream (Rêve en français). Tout au long des dix épisodes que compte cette première saison, il rencontre divers personnages qui ne font que croiser sa longue existence.
On y retrouve ainsi Gwendoline Christie, la révélation de Game of Thrones, qui interprète Lucifer Morningstar, Reine des Enfers. Un personnage à mille lieues de Brienne de Torth ! Boyd Holbrook, qui incarnait l’agent de la DEA Steve Murphy dans Narcos, change lui aussi d’univers pour jouer le Corinthien, un cauchemar créé par Dream mais qui se retourne contre son créateur.
Vivienne Acheampong interprète Lucienne, la bibliothécaire du Monde des Rêves qui est une version féminine de Lucien dans les romans graphiques. Plein d’autres visages connus font leur apparition. On peut ainsi y voir : Charles Dance (Game of Thrones), Joely Richardson (Nip/Tuck), David Thewlis (Harry Potter), Stephen Fry (Le Hobbit) ou encore Jenna Coleman (Doctor Who)…
Ça vaut le coup d’œil ?
Plus de trois décennies après que Neil Gaiman a écrit son premier scénario de Sandman, il est toujours en train de travailler dessus. Seul le médium a changé. Il semble difficile de lâcher le Sandman et de quitter Le Monde des Rêves. Et on comprend très vite pourquoi en découvrant la série.
Le Sandman est le Seigneur des Rêves, c'est-à-dire l'homme (en apparence du moins) responsable de ce qui se passe dans nos têtes lorsque nous nous endormons. Il fait partie d'une famille de personnages appelés les Endless, chacun étant une sorte de personnification anthropomorphique d'un concept abstrait. Ils ont tous un nom commençant par la lettre D dans la version originale : Dream (Rêve), Destruction (Destruction), Delirium (Délire), Despair (Désespoir), Destiny (Destin), Desire (Désir) et, bien sûr, Death (Mort).
Ils forment un ensemble qui contribue à l'équilibre de l'humanité. Ce choix de représentation, avec une forme humaine, est crucial dans le succès – on l'espère à l'écran – de Sandman. Car cela apporte un élément d'humanité à des histoires qui pourraient autrement dériver vers quelque chose de purement théorique et beaucoup trop abstrait.
L'histoire de la série en elle-même ne se résume pas à une simple quête de Morpheus après avoir été emprisonné pendant 100 cent ans. Ce périple sert de prétexte pour voyager auprès d'un personnage hors normes. Pas vraiment un homme. Pas vraiment un dieu. Il berce les humains depuis la nuit des temps aussi bien pour les faire rêver que pour leur faire affronter leurs pires cauchemars.
Tom Sturridge est parfait dans ce rôle d'un être à part, qui ne répond pas aux codes traditionnels de la fiction. Ce ne sont pas ses émotions qui le guident. Et à part un air boudeur, elles ne s'affichent pas réellement. Le physique de l'acteur, avec cette coupe à la Robert Smith de The Cure, contribue grandement au mystère qui entoure le personnage. Ce sont ses interactions avec des humains, sa bibliothécaire Lucienne, son corbeau Matthew, Constantine (Jenna Coleman) ou encore Lucifer qui permettent d'un peu mieux le cerner.
Avec un enrobage pop et quelques scènes gores, le tout totalement assumé, Sandman se distingue des autres séries aussi bien par son ton que sa construction. À mi-saison, chaque épisode semble en contenir deux en racontant soudainement deux histoires différentes. Et malgré cette sensation de puzzle, tout est relié.
Il faut souligner la grande qualité d'écriture et la capacité de Neil Gaiman et Allan Heinberg à faire exister un personnage sur une courte durée. La distribution de Sandman est aussi prestigieuse qu'impressionnante pourtant, en dehors d'une petite poignée, ces personnages ne font que passer. Mais chacun laisse sa trace.
Voilà un périple singulier dont on ne sait pas véritablement où il mène. Mais l'important ce n'est pas la destination, c'est le voyage !