MAJ 21/07/2022 : L’Arp et la SRF ont réagi ce mercredi 20 juillet dans un communiqué que voici :
"Jafar Panahi a été arrêté sans motif la semaine dernière, après ses confrères cinéastes iraniens Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad. Nous venons d’apprendre qu’il a été placé en détention pour purger une peine de 6 ans de prison, pour laquelle il a été injustement condamné au motif de « propagande contre le régime » en 2010.
Nous, cinéastes, sommes encore une fois, une fois de trop, indignés de cette persécution envers les artistes et citoyens iraniens. Nous demandons à nouveau la libération immédiate de Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi.
Nous soutenons inconditionnellement les cinéastes et le peuple iranien face aux autorités oppressives iraniennes.
Les Cinéastes de L’ARP et de la SRF"
Le 8 juillet dernier, les réalisateurs iraniens Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad étaient arrêtés à leurs domiciles respectifs, en Iran. En raison de leur "activisme déstabilisateur", comme l'expliquait alors Libération, tout en précisant que la vraie cause serait leur statut de signataires, au mois de mai, d'un "appel à ce que la police cesse d’user de ses armes sur la foule protestant contre la corruption et la gabegie réglementaire ayant conduit à l’effondrement d’une tour à Abadan dans le sud-ouest du pays."
Une arrestation qui a donné lieu à une pétition exigeant leur libération, ainsi qu'à des manifestations. Et c'est en marge de l'une d'elles que le cinéaste iranien Jafar Panahi a été arrêté à son tour, le lundi 11 juillet. Lauréat de l'Ours d'Or au Festival de Berlin en 2015 grâce à Taxi Téhéran, le metteur en scène doit aujourd'hui purger une peine de six années de prison... à laquelle il a été condamné en 2010. Le cinéaste "a été emmené au centre de détention d'Evin pour y purger sa peine".
C'est ce qu'a indiqué le porte-parole de la Justice, Massoud Sétayechi, lors d'une conférence de presse donnée dans la capitale iranienne. Accusé de propagande contre le régime alors en place, et notamment son soutien envers le mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique en 2009, Jafar Panahi avait été condamné à six ans de prison et vingt années d'interdiction de réaliser ou écrire des films, quitter le pays ou s'exprimer dans les médias.
Mais il n'avait pas été incarcéré et continuait de tourner clandestinement, avec des caméras numériques et un iPhone, et ses films étaient présentés dans les plus gros festivals. Et notamment Cannes, qui a accueilli son dernier opus en date, Trois visages, récompensé par le Prix du Scénario en 2018. Comme les homologues berlinois et vénitiens, les organisateurs cannois ont protesté et réclamé la libération de Jafar Panahi ainsi que de Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad.