Luke Cage, le héros à louer de Marvel, livre ses services sur Disney+ depuis la fin juin. Si le personnage n’est pas très connu dans l’esprit du grand public, il existe en fait depuis plus de 40 ans, et son impact s'étend bien au-delà des rues de Harlem. Voici cinq choses que vous devez savoir sur Luke Cage, interprété par Mike Colter.
Le premier super-héros noir de Marvel à avoir son propre projet
Avant Black Panther en 2018, il y a eu Luke Cage à partir de 2016. Il faut se rappeler qu’à l’époque – pas si lointaine – l’annonce de son arrivée chez Marvel sonne comme un évènement. C’est la première fois que Marvel confie une série à un super-héros noir. Le symbole est très fort, d’autant plus à une période où émerge le mouvement Black Lives Matter après que plusieurs hommes afro-américains non armés ont été tués par des policiers aux Etats-Unis.
A contrario, Luke Cage a la particularité d’avoir une peau incassable. Elle résiste aussi bien aux balles qu’aux flammes. Côté look, il n’a pas de costume de super-héros. On le voit souvent porter un sweat à capuche et adopter le même look streetwear que les victimes de bavures policières quand ses ennemis, eux, portent des costumes taillés sur mesure. Inscrite dans un univers réaliste et rugueux, Luke Cage porte clairement par sa simple existence une revendication politique.
C’est la suite de Jessica Jones
Une chose distingue la série Luke Cage des deux deux qui l’ont précédée, Daredevil et Jessica Jones : son héros a déjà été présenté auprès du public avant même qu’il ne joue le premier épisode de sa série. En effet, Mike Colter s’est déjà glissé dans la peau de Luke Cage dans la première saison de Jessica Jones. Il y tient un rôle important puisqu’il est le mari veuf d’une femme tuée involontairement par Jessica Jones. Et par la suite, les deux entament une relation… tumultueuse.
L’action de Luke Cage démarre plusieurs mois après la fin de la première saison de Jessica Jones et voit Luke retourner à Harlem. Presque malgré lui, il utilise sa force et son invulnérabilité surhumaines pour aider les gens de son quartier, gangréné par un puissant réseau de trafic de drogues.
Une série sous influence de la Blaxploitation
Avec son esthétique et sa bande-son, la série Luke Cage rappelle par bien des aspects les héros noirs du cinéma des années 1970, mais avec un ajout non négligeable ou du moins plus appuyé d'une conscience sociale moderne. "Quand vous dites blaxploitation, les gens pensent généralement à des pantalons pattes d’eph et à une bande-son africaine", disait en 2016, Cheo Hodari Coker, le créateur de la série au magazine EW. "Mais en réalité, ce sont des personnages noirs qui agissent de la même manière que leurs homologues blancs."
Mais avec sa dimension relativement sérieuse – tout en restant une série de super-héros – Luke Cage réinvente le genre et l’emmène vers la néo-Blaxploitation. Dans un autre entretien avec Den of Geek, il poursuit : "Pour moi, il était important que nous ne regardions pas les films des années 70 avec dédain. Nous voulions que ce soit un personnage moderne. Nous n'avons pas honte de notre passé de blaxploitation. On s'y régale. Mais nous avons pris les parties qui s'appliquent encore aux temps modernes."
La série a gardé la phrase iconique du comic book
Archie Goodwin, le créateur du comic book Luke Cage, voulait que les racines afro-américaines et le langage de rue du personnage soient authentiques, en particulier après le succès d'un film comme Shaft sorti à la même période. Sauf que les comics Marvel n'utilisent pas le même langage fleuri que dans les films de blaxploitation.
Goodwin a donc dû être créatif, tout en conservant cette sensation d’authenticité venue des rues. Sa solution est devenue une phrase iconique souvent moquée : "Sweet Christmas !" dont l’équivalent français serait "Doux Jésus !" Elle a finalement été abandonnée dans les comics et la série l’a récupérée, Luke se faisant gentiment chambrer à chaque fois qu’il la prononce.
Quentin Tarantino voulait faire un film sur Luke Cage dans les années 90
Quentin Tarantino n'est pas le genre de réalisateur à adapter les histoires des autres, mais il a failli faire une exception dans les années 1990, lorsqu'il a eu l'idée de porter Luke Cage sur grand écran. Le super-héros figure apparemment parmi les favoris de Tarantino depuis son enfance, et après Reservoir Dogs en 1992, le réalisateur a brièvement pensé à aller voir Marvel avec son idée pour le personnage. Mais lors d'une interview avec Nerdist, Tarantino a déclaré que ce sont en fait ses amis fans du comic qui l'en ont dissuadé :
"Dans le cas de Luke Cage, ce sont mes amis geeks fans de la BD qui m'en ont presque dissuadé, parce que je pensais que Lawrence Fishburne à l'époque aurait été un super Luke Cage, et eux parlaient de Wesley Snipes. Je pouvais les voir tous les deux, mais je me disais que Fishburne serait mieux.
Et ils disaient ‘Ouais… il pourrait s’entraîner et tout, mais il n’a pas le corps de Wesley Snipes, et Luke Cage a besoin d’avoir ce corps.’ Et ça m’a démotivé, alors je me suis mis en tête que, si je fais un film adapté d’une bande dessinée, ce devrait être un personnage original. Ce devrait être quelque chose que je crée plutôt que d'essayer de m'intégrer."
Aviez-vous remarqué les détails cachés dans Luke Cage ?