Dans la longue liste des documentaires - souvent sordides - de Netflix, il existe de nombreuses surprises. L’une des plus récentes s’intitule Girl In The Picture : Crime en abîme de Skye Borgman. Une histoire digne des plus grands thrillers et aux multiples rebondissements. Le film s’intéresse à une étrange affaire méconnue en France, celle d’une jeune femme aux multiples identités et prise au piège d’un bourreau.
Tout commence un soir d’avril, en 1990, lorsque le corps d’une strip-teaseuse à la chevelure blonde est découvert sur le bord d’une route de Tulsa, une ville de l’Oklahoma. La victime, âgée de 21 ans, aurait été renversée par une voiture. Elle laisse derrière elle un fils, Michael. Les autorités révèlent son identité, elle s’appelle Tonya Hughes.
Tous les soupçons se portent vers son mari, Clarence, un homme décrit comme étrange et violent. Pour les amies et collègues de la jeune femme, c’est un choc. Pour les policiers, c’est le début d’une longue enquête à peine croyable.
TONYA HUGHES OU SHARON MARSHALL ?
Quand les enquêteurs contactent sa mère, celle-ci révèle que sa propre fille est décédée il y a bien longtemps, lorsqu’elle était encore enfant. Tonya Hughes n’est finalement qu’un des nombreux faux noms empruntés par la victime. Les surprises continuent, quatre ans plus tard, lorsque son visage est diffusé au journal télévisé. Une ancienne camarade de classe reconnaît cette fois son amie… Sharon Marshall. Elle se souvient d’elle et de son père abusif, Warren Marshall.
Il s’agit bien de la même personne. Seulement, Sharon - ou Tonya - est la victime d’un bourreau qui l’a kidnappée à l’âge de 4 ans. Cet homme se fait d’abord passer pour son père - Warren Marshall -, avant de décider, des années plus tard, de devenir son mari - Clarence Hughes.
Prisonnière, la jeune femme n’a d’autre choix que de suivre son ravisseur. Pour passer inaperçus, ils déménagent et changent d’identités en prenant des noms repérés sur des tombes de cimetière. Un moyen pour eux de ne pas usurper l’identité de personnes encore vivantes.
Girl In The Picture - titre qui fait référence à cette photo de la victime, enfant, assise sur les genoux de son kidnappeur - rend hommage à cette femme, dont le vrai nom était Suzanne Marie Sevakis. La réalisatrice Skye Borgman - qui a déjà signé le documentaire Abducted In Plain Sight, également disponible sur Netflix - ne livre pas un film sensationnaliste et voyeur. Elle décide, au contraire, de lui rendre justice en racontant son histoire, la vraie.
Girl In The Picture : Crime en abîme est disponible sur Netflix.