En 2018, Ari Aster s’impose comme un nouveau grand nom à suivre. Il met en scène son premier film, Hérédité, et met tout le monde d’accord. Entre drame familial et trip cauchemardesque, le long métrage raconte l’histoire d’une famille dont le quotidien tranquille va devenir un enfer après la mort de la grand-mère.
Après avoir fait fureur au festival de Sundance en janvier 2018, le film devient un véritable succès, au-delà du public niche adepte de cinéma indépendant. Au box-office mondial, il réalise le plus gros score de la société A24 - maison de production américaine en plein essor - avec plus de 80 millions de dollars récoltés.
À l’écran, Toni Collette interprète une mère à fleur de peau et offre plusieurs moments mémorables comme, entre autres, une scène de dîner qui tourne mal. Digne héritier de L’Éxorciste de William Friedkin - qui mêlait déjà le genre du drame intime à l’horreur radicale -, le film aborde de nombreux sujets, parfois tabous, comme la transmission, les non dits familiaux et le deuil impossible.
Pour créer une telle intrigue, Ari Aster s’est inspiré de ses propres drames. Le cinéaste et sa famille ont vécu une succession de malheurs éprouvants pendant trois ans, se demandant même s’ils n’étaient pas maudits. À travers ce projet, il exorcise une douleur jusque là enfouie.
“J'ai imaginé une famille littéralement victime d'une malédiction, ce qui m'a permis de sublimer les émotions traversées par mes proches dans un film d'horreur. Autant dire que le genre possède une grande force cathartique, explique-t-il. Et quand on veut réaliser un film rappelant à quel point la vie est injuste, l'horreur s'y prête à merveille. C'est une forme d'espace perverti où les injustices de l'existence sont mises en exergue et deviennent même jubilatoires.”
Hérédité est disponible sur Amazon Prime Video jusqu’au 30 juin.