Dans un contexte difficile, suite aux licenciements économiques intervenus suite à son importante baisse de nombre d’abonnés, Netflix était néanmoins présent au Festival d’Annecy pour célébrer l’animation, dans le tout premier "showcase" de son Histoire. A cette occasion, de grands noms de l’animation étaient présents sur la scène de Bonlieu pour dévoiler les nouvelles productions originales attendues prochainement sur la plateforme.
Ainsi, le rappeur américain Kid Cudi a dévoilé un aperçu de sa très attendue série Entergalactic, dont la sortie coïncidera avec celle de son nouvel album (également intitulé Entergalactic) le 30 septembre prochain ; portrait introspectif d’un jeune artiste new-yorkais décrit comme un "Quand Harry rencontre Sally avec des gens de couleurs", les premiers extraits dévoilés laissent entrevoir une série extrêmement ambitieuse sur le plan visuel, rythmée par les compositions originales de Kid Cudi.
Autre événement attendu, la diffusion des images du film Nimona de Nick Bruno et Troy Quane. Originellement développé par les studios Blue Sky (L’Âge de glace), la production du film avait néanmoins été interrompue indéfiniment suite à la fermeture de la compagnie décidée par Disney. Finalement récupérée par Netflix, l’adaptation de la bande-dessinée éponyme au succès phénoménal figure désormais parmi les projets les plus prometteurs de la plateforme !
S’il n’était pas présent physiquement à Annecy, le légendaire Henry Selick (L'étrange Noël de Mr. Jack) a néanmoins participé à la fête, via un message enregistré pour présenter les toutes premières images de son nouveau film, Wendell and Wild. Inspiré par un dessin réalisé il y a quelques années de ses propres enfants, des ados "adorables mais également démoniaques" selon ses dires, ce projet en stop-motion a permis au cinéaste de collaborer avec le duo Key & Peele, "le meilleur duo comique du siècle écoulé".
Outre une featurette de Love, Death + Robots explorant les coulisses de l’épisode réalisé par David Fincher (sa toute première expérience en animation, qui lui a permis de concrétiser son rêve "de faire dévorer ses acteurs par des crustacés géants"), ou encore les présentations de My Father’s Dragon de Nora Twomey et de l’anime japonais Les Murs vagabonds de Hiroyasu Ishida, la scène de Bonlieu a accueilli le réalisateur Chris Williams (Vaiana, la Légende du bout du monde), venu présenter son nouveau film Le Monstre des Mers.
Hommage aux films d’aventures qui ont bercé l’enfance du cinéaste (citant notamment Indiana Jones, King Kong et Lawrence d’Arabie), le long métrage qui suit les aventures de chasseurs de monstres marins géants était présenté en avant-première mondiale hier soir ; impressionnant spectacle de son et de lumière, Le Monstre des mers sortira en exclusivité sur Netflix le 8 juillet prochain.
"L’animation n’est pas un put**n de genre. L’animation, c’est du cinéma."
Enfin, last but not least, Guillermo del Toro était lui aussi à Annecy pour dévoiler un premier aperçu de son très attendu Pinocchio. Relecture personnelle du célèbre conte de Carlo Collodi conçue intégralement en stop-motion, ce long métrage marque la toute première réalisation en animation du cinéaste mexicain.
Assurant le show grâce à de nombreuses punchlines qui ont fait le bonheur des festivaliers présents, Guillermo del Toro a notamment confié que deux œuvres décrivent à ses yeux la relation avec son propre père : Pinocchio et Frankenstein (sic). Il est donc peu de dire que cette nouvelle réalisation tient un rôle hautement symbolique dans sa filmographie.
Passionné comme jamais, le réalisateur a également invité les festivaliers à le solliciter pour lui parler d’animation ("pour justifier la venue de mon gros c*l à Annecy"); sa présentation lui a également donné l'occasion idéale de livrer un coup de gueule contre les clichés qui touchent encore l'industrie de l'animation : "L’animation n’est pas un put**n de genre. L’animation, c’est du cinéma !".
Pinocchio, revisité par l’univers sombre et torturé de Guillermo del Toro, sortira sur Netflix en décembre prochain.