La saga X-Men est l’une des franchises les plus lucratives du cinéma américain. Son premier volet, réalisé par Bryan Singer et sorti en 2000, signait même les prémices d’une folie super-héroïque qui allait s’abattre sur l’industrie hollywoodienne quelques années plus tard.
Vingt ans se sont écoulés et les personnages de comics sont plus populaires que jamais. Les mutants, eux, sont encore dans les parages, mais à quel prix ? En juin 2019, un nouvel opus sort au cinéma. Troisième suite du préquel X-Men: Le Commencement, Dark Phoenix a pour mission de redorer le blason des élèves du professeur Xavier après le décevant X-Men: Apocalypse.
Le film est mis en scène par Simon Kinberg. Ce producteur de renom connaît bien l’univers de la franchise. En 2006, il cosignait le scénario de X-Men: L’Affrontement final - considéré comme l’un des plus mauvais épisodes de la saga. Avec Dark Phoenix, il réalise son premier long métrage. Le blockbuster sort le 5 juin en France - le 7 aux États-Unis - et le résultat ne se fait pas attendre : l’échec est total, aussi bien du côté critique que commercial.
UNE PRODUCTION CHAOTIQUE
Bien avant de débarquer dans les salles de cinéma, la trajectoire du film est chahutée. Durant le tournage, le scénario - écrit par Simon Kinberg lui-même - subit de nombreuses modifications. Dans une entrevue avec ScreenRant, les actrices Sophie Turner et Jessica Chastain admettent qu’une page de script pouvait changer du jour au lendemain. “On pouvait avoir une conversation avec de vraies idées et le matin d’après, Simon arrivait en disant : ‘Hey, j’ai écrit quelques pages qui pourraient être intéressantes pour la direction qu’on aimerait prendre’.”
Twentieth Century Fox
Comme pour de nombreux blockbusters, le film passe par le case des reshoots - un terme qui désigne la nécessité de retourner ou ajouter des scènes pendant la post-production. Jusque là, rien de dramatique. Mais dans le cas de Dark Phoenix, ce tournage est particulièrement long - plus de deux semaines. Surtout, l’emploi du temps chargé des acteurs principaux retarde considérablement la production. Si le tournage officiel s’étend de juin à octobre 2017, les reshoots n'ont lieu qu’en octobre 2018.
D’abord daté pour novembre 2018, le film est repoussé à deux reprises, pour février 2019 et pour juin 2019 - à la demande de James Cameron qui souhaite offrir une meilleure visibilité à sa production, Alita: Battle Angel. Une fois en salle, la presse est unanime : le magazine Rolling Stone le décrit comme “le pire film X-Men de la franchise”, tandis que le journal The Guardian écrit : “Le but d’un phénix est de sortir des flammes, flammes dans lesquelles la saga s’engouffre avec ce film.”
Twentieth Century Fox
Au box-office, Dark Phoenix réalise le pire démarrage avec 30 millions de dollars pour son premier week-end. Cela représente le tiers des chiffres de X-Men: Days of Future Past, sorti en 2014, pour la même période. Quelques jours seulement après la sortie, le réalisateur Simon Kinberg admet l’échec du film au média KCRW : "Il n'a clairement pas réussi à se connecter avec le public qui ne l'a pas vu, et il n'a pas assez fonctionné avec ceux qui l'ont vu. Donc c'est de ma faute.”
La saga se poursuit l’année d’après avec Les Nouveaux mutants, projet centré sur de nouveaux personnages et dans un style bien différent. Manque de chance, cette dernière tentative reçoit un accueil encore plus glacial après une production des plus houleuses. Il ne reste plus qu’à voir quand et comment les X-Men vont renaître de leurs cendres.
X-Men: Dark Phoenix est disponible sur Disney+.