Premier long-métrage de cinéma du français Didier D. Daarwin (qui a coréalisé le téléfilm, Conte de la frustration avec Akhenaton en 2008 et le documentaire musical Marseille Capitale Rap - D’IAM à JUL en 2020), Mastemah est un thriller horrifique qui suit Louise, une jeune psychiatre qui tente de se reconstruire après la mort brutale d’un proche lors d’une séance d’hypnose qu’elle animait.
La jeune femme va alors s’installer dans un petit village de l’Aubrac. Mais l’arrivée d’un nouveau patient au comportement étrange va la plonger dans une spirale infernale. Sa vie et celles des autres vont devenir un véritable enfer.
Interdit aux moins de 12 ans, ce film est porté par Camille Razat, la révélation de la série Netflix Emily in Paris, Olivier Barthelemy Dylan Robert et Féodor Atkine.
Mastemah, qui signifie "animosité, inimitié, celui qui refuse d'être ce qu'il est" en hébreu, a été tourné dans l'Aubrac. La région est un personnage à part entière dans le film.
Pour le réalisateur, "l’Aubrac peut faire penser aux steppes de Mongolie, aux landes d’Écosse ou d’Irlande. Très peu de régions ont aussi peu changé au fil des siècles, le temps n’altère rien et c’est grâce à ces paysages immuables que le film est délibérément atemporel."
Il ajoute dans le dossier de presse du film, "La région, qui est un personnage, est aussi très cinégénique, avec un côté western, comme les grandes plaines de l’Ouest où se nouent des drames, passant des forêts sombres à l’aridité lunaire des plateaux d’altitude parsemés de blocs de granit jetés là comme par hasard."
Etienne Baret
Un sentiment d'isolation qui confère au long-métrage une ambiance particulière.
Le film joue jusqu'à la fin sur la frontière entre psychiatrie et mysticisme. Didier D. Daarwin souhaitait laisser planer le doute. Il explique "Tout en évitant les effets faciles, je voulais suggérer l’idée que cette maison est habitée, tout comme peut l’être la région. Il y a des lieux où on a le sentiment que la pierre et l’atmosphère sont chargées d’énergies. (...)
La maison est chargée par la présence de Louise. Du coup, sans débauche d’effets spéciaux, je voulais transmettre les énergies qui habitent cette maison et émanent de Louise – par des sons, des phénomènes organiques, des ombres en mouvement."
Des acteurs impliqués
Olivier Barthélemy et Camille Razat portent ce film de genre français.
Olivier Barthélemy, qui incarne Théo, est arrivé très vite sur le projet. Le cinéaste explique : "Notre rencontre avec Olivier était une évidence réciproque. Il s’est battu avec nous pendant deux ans pour faire aboutir le projet et il est devenu un partenaire essentiel du film. On a eu le temps de façonner les contours du personnage et, avec lui, tout a été fluide. C’est véritablement un immense acteur."
Etienne Baret
Trouver l'interprète de Louise a en revanche été plus compliqué et c'est finalement Olivier Barthelemy qui a convaincu Camille Razat de jouer à ses côtés. Si ces derniers n'avaient encore jamais tourné ensemble devant la caméra, les deux acteurs se connaissaient déjà.
Didier D. Daarwin explique : "Le hasard a voulu qu’Olivier soit un ami du photographe Étienne Baret, le compagnon de Camille Razat. À deux mois du tournage, alors que nous n'avions pas encore trouvé le rôle principal féminin, Olivier a fait lire le scénario à Camille, le texte et la thématique lui ont parlé et elle a immédiatement accepté d’incarner Louise."
Etienne Baret
Un rôle aux antipodes d'Emily in Paris
Le personnage de Louise est celui d'une femme tourmentée, en plein deuil, qui décide d'aller s'isoler et de repartir de zéro, loin de tout. Un personnage aux antipodes de la frenchy lumineuse qu'elle incarne dans la série Emily in Paris.
Le metteur en scène déclare à son sujet : "C’est elle aussi une redoutable professionnelle, une vraie machine de guerre. (...) Elle a accepté de jouer un rôle aux antipodes, dans lequel elle s’est jetée corps et âme, à la limite de la rupture.
C’était intelligent, stratégique et audacieux de sa part dans sa jeune carrière. (...) C’était un parcours long et éprouvant pour elle car elle vivait vraiment cette lente descente aux enfers, mais son exigence et son investissement ont servi le film."
La comédienne reprend son rôle de Camille dans la troisième saison d'Emily in Paris, dont le tournage a débuté au début du mois de juin.