TF1 diffuse ce soir les deux premiers épisodes de Visions, sa nouvelle série événement portée par la chanteuse et comédienne Louane Emera, ainsi que par Soufiane Guerrab (Lupin), Jean-Hugues Anglade, Julien Boisselier, Anne Marivin, Max Boublil, Marie-Ange Casta, Robinson Stévenin, et le jeune Léon Durieux, impressionnant dans le rôle du petit Diego.
Pour son premier rôle à la télévision, Louane incarne Sarah Sauvant, une jeune psychologue qui va s'intéresser de près au cas d'un petit garçon de huit ans, Diego Mariani, dont les visions inquiétantes et les étranges dessins semblent liés à la disparition de Lily, une fillette de douze ans activement recherchée par les autorités et par Romain, le compagnon de Sarah, qui est capitaine de gendarmerie.
Rencontrée à l'occasion de la promotion de Visions, Louane nous en dit plus sur son personnage, sur la manière dont elle s'est préparée à incarner une psy, et sur sa rencontre avec Léon Durieux, son jeune partenaire à l'écran. Sans oublier de nous parler de ses projets et de son prochain film.
AlloCiné : Visions est votre première série. Est-ce que vous aviez reçu beaucoup de propositions de rôles à la télévision auparavant ? Et pourquoi le rôle de Sarah et cette histoire ont-ils attiré votre attention ?
Louane Emera : En fait, non, je n’avais jamais reçu de propositions pour la télé avant Visions. Mais au final je ne me pose pas trop la question du format, à savoir si c’est un film ou une série. À part si c’est trop engageant évidemment. Je fonctionne vraiment sur la base du scénario : est-ce que ça me plaît ou pas.
Ici, l’idée de jouer avec un enfant me plaisait énormément. Et j’avais vu le précédent téléfilm du réalisateur Akim Isker, L’enfant de personne, qui m’avait retourné, et avait retourné la France entière. Et j’étais ravie d’avoir l’opportunité de travailler avec lui.
Visions s’aventure sur le terrain du fantastique, qui est un genre qu’on voit encore assez peu en France. C’était une motivation pour vous ça aussi ?
On a beaucoup donné l’étiquette de fantastique à Visions, mais je ne suis pas sûre que c’était ce que les auteurs voulaient dégager avec cette série. Ils étaient plutôt intéressés par la quête intérieure de mon personnage et par la dimension à part que le paranormal pouvait donner à l’ensemble et à l’enquête sur cette disparition d’enfant.
Mais ce qui est certain c’est que Visions s'éloigne de ce qu’on peut voir à la télévision sur TF1. Par ses thématiques, bien sûr, mais aussi parce que c’est une série très lumineuse, hyper léchée. Il y a une vraie esthétique cinéma dans cette série. Je suis ravie d’avoir pu travailler avec cette équipe qui a fait de Visions un objet très qualitatif.
On pense évidemment à Sixième sens en regardant la série. C’était une référence pour vous et pour toute l’équipe sur le tournage ?
Non, pas du tout. Je ne me suis pas posée la question de prime abord. Après, bien sûr, quand on m’en a parlé, je me suis dit "Ah oui, c’est évident en fait". Mais les auteurs disent qu’ils ont écrit la série sans penser une seule seconde à Sixième sens. Et c’est seulement après lecture que leurs amis leur ont dit "On pense vachement à Sixième sens". Et c’est sûr qu’il y a des liens, une thématique commune, même si la série est très différente du film avec Bruce Willis.
Sarah, votre personnage, est une jeune psychologue. Comment vous êtes-vous appropriée ce rôle ?
J’ai beaucoup travaillé avec ma coach, Catherine Chevalier, qui m’accompagne sur tous mes projets. Elle m’aide beaucoup à apprendre, car c’est un métier que j’apprends encore, que je ne connais pas encore du tout sur le bout des doigts. Et en parallèle j’ai pas mal parlé aussi avec ma petite sœur qui est étudiante en psycho. Franchement ça aide (rires).
Le coeur de la série repose notamment sur la relation particulière qui se noue entre Sarah et Diego. Comment s’est passé le tournage avec Léon Durieux ?
C’était une évidence. On s’est rencontré et on s’est tout de suite adoré. A tel point qu’aujourd’hui on s’appelle une fois par semaine, on essaye de se voir le plus possible. Je me suis beaucoup attachée à sa famille aussi. On s’aime trop en fait. C’est hyper fort entre nous. Et ça a été très facile tout de suite. Mais du coup c’était moins facile sur le tournage parce qu’on a beaucoup rigolé.
Léon a un rôle compliqué, il est dans une distance constante avec les autres, il est habité par cette étrangeté. C’était important entre les scènes de rigoler et d’apporter une vraie bonne humeur sur le plateau pour désamorcer tout ça et rendre le tournage le plus agréable possible pour lui ?
Bien sûr. Le plus marrant c’est que Léon n’a rien à voir avec son personnage. C’est ça qui est impressionnant chez lui. On parle d’un enfant de 9 ans qui joue le silence, le mystère, comme un acteur pro de 40 ans, alors qu’il n’a pas une once de cette personnalité-là dans la vie.
Léon, c’est un petit garçon ultra vivant, qui court partout, qui bouge partout. Il avait une coach évidemment sur le tournage, et Akim a été ultra précis avec lui, ils avaient leur façon de fonctionner qui était très belle à voir. Mais malgré tous ces gens qui l’entouraient, Léon m’a beaucoup impressionnée.
Que pouvez-vous dire sur ce qui attend votre personnage au fil des six épisodes de Visions ?
Il y a une vraie enquête parallèle qui concerne mon personnage. Sarah a une vie à trou, il y a beaucoup de recherche sur ce qu’elle a pu vivre. Et grâce à ce petit garçon, elle va découvrir plein de choses sur elle et sur ce qu’elle a vécu dans le passé. Ça va lui permettre de s’ouvrir.
Mais Sarah n’est pas enquêtrice. Et elle ne veut pas l’être. Parfois ça la met même mal à l’aise, ou dans des situations compliquées. Si elle peut aider son compagnon, évidemment, elle le fait. Mais elle ne veut pas faire partie de l’enquête. Elle veut juste aider Diego.
Le plus important pour elle c’est d’accompagner Diego correctement. Et tout ce qui se passe autour d'elle la tiraille un peu. Car même si elle comprend que Diego va pouvoir l'aider à explorer des zones d’ombres de son passé, elle ne veut pas profiter de cet enfant et de ses facultés. Et en même temps, elle sent que, grâce à lui, elle va pouvoir apprendre des choses vraiment énormes sur sa vie.
Est-ce qu’il y a une séquence qui a été plus dure à tourner que les autres, ou qui vous reste en mémoire ?
J'ai eu une scène de cascade très difficile, mais je peux pas en dire plus, je ne veux pas spoiler. Mais c’était très dur.
Cette première expérience télévisuelle vous a-t-elle donné envie de réitérer l’expérience ?
Pour de la mini-série, oui, sans problème. Mais une série engageante sur plusieurs saisons, je ne suis pas sûre d’être prête pour ça. Je fais de la musique, et c’est ça mon "vrai" métier. Ou en tout cas mon métier de coeur, mon premier métier. Je ne délaisserai jamais la musique au profit d’autre chose. Donc on verra si d’autres propositions arrivent pour le petit écran. En attendant, je suis sur scène, en tournée, et je m’apprête à tourner cet été un film de Jean-Pierre Améris avec Michel Blanc.
CODA, l’adaptation américaine de La Famille Bélier, a récemment gagné l’Oscar du Meilleur film. Qu’est-ce que ça vous fait ?
Je suis hyper contente, de faire un peu partie de l’histoire quelque part. Et je suis ravie que cette histoire qui parle du handicap, de l’ouverture sur le monde, de la bienveillance, puisse traverser les océans et avoir un prolongement de vie. Et ça ne m’étonne pas du tout. Ni les Oscars, ni le succès que le film a pu avoir aux États-Unis. Parce que c’est un film qui fait du bien.
Vous avez vu CODA ? C’est difficile de regarder un "remake" d’un film si important dans votre carrière ?
Oui, je l’ai vu, bien sûr. C’est fou. Il y a des choses qui changent, mais c’est la même histoire. Et c’est bizarre de voir à l’écran quelque chose que j’ai fait, avec une autre comédienne dans le même rôle. Il y a des scènes qui sont pratiquement reproduites à l’identique. Je me disais "C’est incroyable, j’ai déjà vécu ça dans ma vie" (rires).