Alban Ivanov et Sabrina Ouazani dynamitent la vie à la ferme ! Dans Les Folies fermières, mis en scène par Jean-Pierre Améris, on suit le personnage de David, jeune paysan du Cantal.
Ce dernier vient d’avoir une idée folle : pour sauver son exploitation de la faillite, il va monter un cabaret à la ferme.
Le spectacle sera sur scène et dans l’assiette, avec les bons produits du coin. Il en est sûr, ça ne peut que marcher ! Ses proches, sa mère et surtout son grand-père, sont plus sceptiques.
BASÉ SUR DES FAITS RÉELS ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Les Folies fermières est bel et bien tiré d'une histoire vraie ! Le cinéaste Jean-Pierre Améris a découvert ce récit fou en janvier 2018.
Confortablement installé sur son canapé, le réalisateur visionne les actualités régionales de France 3. Il tombe alors sur un reportage consacré à David Caumette, un exploitant agricole.
"Son récit a résonné en moi comme une évidence : j’allais en faire un film. Trois semaines plus tard, ma productrice, Sophie Révil, et moi nous rendions dans le Tarn pour rencontrer David", a confié Jean-Pierre Améris dans le dossier de presse du film.
Le metteur en scène a été très touché par David Caumette et sa façon de répondre à la situation difficile dans laquelle se trouvait son exploitation. En effet, ce dernier a eu l'idée fantaisiste de la création d’un cabaret.
"Il a une idée fixe, beaucoup d’obstacles à surmonter et n’en démord pas. C’était un vrai personnage de cinéma ; un opiniâtre comme je les adore. Les moments d’accablement qu’il a traversés m’ont beaucoup ému", indique le réalisateur.
"À force d’affronter des tempêtes, il m’a confié avoir sérieusement pensé un jour mettre fin à ses jours. Il faut savoir que, à cause des difficultés qu’ils traversent, de l’isolement et de la fatigue, un agriculteur français se suicide chaque jour", déplore le cinéaste.
SAUVER LES FERMES
À l'origine, David Caumette est parti du constat suivant : depuis 2010, vingt-sept fermes disparaissent chaque jour en France dont un tiers en élevage. Plus de 350 agriculteurs se suicident chaque année, soit presque un agriculteur chaque jour.
"Cette dure réalité ne nous a pas épargnée sur ma commune de Garrigues dans le Tarn. Dans les années 1950, plus de la moitié de ses deux-cent cinquante habitants vivaient des métiers de l’agriculture. Aujourd’hui, la commune compte toujours autant d’administrés mais il ne reste qu’une dizaine d’agriculteurs", explique-t-il.
"Je suis le SEUL et DERNIER éleveur du village. En 2007, la ferme familiale étant la seule à résister encore, j’ai fait le choix de démissionner de mon poste de directeur d’exploitation en lycée agricole, pour reprendre ce seul et dernier élevage avant qu’il ne disparaisse à son tour", poursuit-il.
LE FOU DU VILLAGE ?
Ce défi complètement fou a surpris beaucoup de monde dans l'entourage de David Caumette. Sa famille s’est opposée à son installation en tant que jeune agriculteur ; les anciens de la commune l’appelaient le fou du village.
"Les organismes agricoles ne croyaient pas du tout en ma réussite. Persuadé que "les Folies sont les seules choses qu’on ne regrettent jamais", j’ai alors pensé que plus il y aurait de fous dans mon projet, plus on aurait des chances de sauver cette exploitation et de démontrer ainsi par des actes, que si on laissait les agriculteurs se diversifier et innover en France, on pourrait alors les sauver, eux et leurs fermes", conclut-il.