Attention, spoilers. Les paragraphes suivants révèlent des éléments d'intrigue de 365 Dni et 365 jours au lendemain.
Le film avait fait polémique dès sa mise en ligne en juin 2020 sur Netflix et pourtant son succès lui a assuré deux suites. 365 Dni, un long-métrage polonais adapté du roman de Blanka Lipińska, racontait une histoire d'amour et de sexe entre Laura Biel (Anna-Maria Sieklucka), une directrice des ventes polonaise, et Massimo Toricelli (Michele Morrone), un riche mafieux sicilien.
Le hic ? La romance commence par un kidnapping et une séquestration d’un an (d’où le titre du film, qui veut dire 365 jours en français), durée que laisse Massimo à Laura pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Réticente au début, la jeune femme finit par succomber à ses charmes et à vouloir un véritable avenir avec lui. Et leur romance à l’écran est ponctuée de scènes de sexe très explicites, qui ont titillé les internautes sur les réseaux sociaux.
Dès sa sortie au cinéma en Pologne, des utilisateurs et utilisatrices de TikTok ont partagé des extraits sulfureux de 365 Dni, faisant monter la pression avant la mise en ligne sur Netflix dans les autres pays. Le bouche à oreille et la puissance des réseaux sociaux ont fait que 365 Dni a été un carton sur la plateforme certes, mais un succès décrié non seulement pour sa faible qualité mais aussi et surtout pour sa glamourisation du kidnapping, du trafic sexuel et du viol.
En effet, outre le syndrome de Stockholm trop romancé, on trouvait dans le film une scène de viol explicite qui a suscité de vives réactions, notamment de la chanteuse galloise Duffy, victime de séquestration et de viol, qui avait écrit une lettre à Netflix pour dénoncer la "glamourisation de la réalité brutale du trafic sexuel, du kidnapping et du viol". Par ailleurs, des internautes avaient même lancé une pétition pour que le film érotique nauséabond réalisé par Tomasz Mandes et Barbara Białowąs, qui a récolté le Razzie Award du pire scénario, soit retiré de la plateforme.
Cela n’a pas refroidi Netflix qui a acheté les droits pour les suites de 365 Dni, adaptées des deux autres romans de la trilogie de Blanka Lipińska. Mais ces deux sequels ne se feront pas sans quelques ajustements. C’est en tout cas ce qui était avancé par Deadline. Selon leurs informations, les deux suites vont s’éloigner des textes des romans de Blanka Lipińska et les contenus controversés devraient être plus "soft".
365 jours au lendemain mise tout sur le sexe
Alors qu’en est-il vraiment ? Aujourd’hui, la plateforme a mis en ligne le deuxième film intitulé 365 jours au lendemain. Et on peut dire que Netflix a tout misé sur le sexe et les rebondissements soapesques, mais on peut lui accorder qu'il n'y a pas vraiment de quoi faire polémique comme dans le premier volet qui véhiculait une image très dangereuse et biaisée du viol et du kidnapping. Dans cette suite, Laura et Massimo se marient. La lune de miel a tout pour être parfaite mais il y a une ombre au tableau : le milieu mafieux.
À tel point qu'un clan ennemi de Massimo a élaboré tout un stratagème pour le blesser et l'éloigner de Laura. Ce piège a nécessité le jeu de séduction de Nacho (Simone Susinna), qui se fait passer pour un jardinier, et la mise en scène d'Adriano, le frère jumeau de Massimo. Oui, cette suite fait appel aux tropes du triangle amoureux et du jumeau maléfique et ce, de manière ridicule. En témoigne la performance risible de Michele Morrone pour nous faire croire qu'il joue un jumeau avec une attitude et une autre tonalité dans sa voix manquant de crédibilité.
Laura, toujours peinée d'avoir perdu l'enfant qu'elle aurait pu avoir avec Massimo, pense que son nouveau mari l'a trompé et tombe dans les bras de Nacho facilement. De son côté, Massimo fait tout pour repousser les attaques de la mafia et retrouver Laura qui s'est enfuie avec Nacho. Leurs routes se recroisent à la fin lorsque les secrets sont dévoilés au grand jour et que Massimo et Nacho s'unissent contre toute attente pour sauver Laura des griffes d'Adriano.
Mais ce concours de mâles pleins de testostérones se finit en bain de sang : Adriano est tué et Laura est blessée par balle. Survivra-t-elle ? Voilà le cliffhanger faible de 365 jours au lendemain, identique au premier volet qui laissait déjà l'avenir de Laura en suspens. Aucun doute que la jeune femme va survivre puisqu'il reste un troisième volet.
Netflix l'avait promis, les suites de 365 Dni allaient éviter les polémiques en tout genre, comme celles qui avaient eu lieu lors de la mise en ligne du premier volet, et se diriger vers une intrigue plus "soft". C'est effectivement le cas puisqu'il n'y a pas vraiment de scènes problèmatiques dans 365 jours au lendemain.
On assiste plus à une succession de séquences sexuelles (3 scènes dans les vingt premières minutes du film !) car tout est prétexte à un coït pour Laura et Massimo : du golf, une balade en cheval sur la plage, un jacuzzi, les fêtes de Noël, etc.. 365 jours au lendemain ne fait pas dans la subtilité et ce qui se voudrait sexy n'est en fait qu'un mélange de ridicule et d'ennui poli.
Pire, on voudrait nous faire croire à l'empowerment de Laura dans cette suite au moyen de sa rébellion contre Massimo avec des piques assassines sur son kidnapping et le fait qu'elle décide et qu'elle est en contrôle. Et tout cette graine de réflexion est balayée d'un coup sec par de nouveaux éléments machistes : Massimo qui lui achète une entreprise pour qu'elle puisse travailler, un nouveau "baby girl" lancé (en référence à une scène très reprise du premier film), une nouvelle fois en position de demoiselle en détresse sauvée par un autre homme,...
En bref, 365 jours au lendemain n'a rien de choquant ou d'intéressant. Le film plaira sans doute aux fans du premier volet qui ont envie de connaître la suite du couple Laura/Massimo ou à celles et ceux qui voudront se rincer l'oeil devant ce contenu "porno soft", un genre très apprécié et populaire sur Netflix.