On lui doit tous les films Harry Potter à partir de L’Ordre du Phénix ainsi que les deux précédentes aventures de Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) et c’est encore lui que l’on retrouve derrière la caméra des Animaux fantastiques 3 : son nom est David Yates.
Lors d’un passage au Warner Bros. Studio Tour London – The Making of Harry Potter, nous avons pu nous entretenir avec le cinéaste, toujours aussi passionné par l’univers créé par J.K. Rowling, qu'il connaît forcément sur le bout des doigts.
AlloCiné : C’est votre 7ème film dans l’univers d’Harry Potter, comment arrivez-vous à toujours trouver de nouvelles idées après tout ce temps ?
David Yates : L’histoire nous emmène vers de nouveaux endroits dans chaque film. Pour celui-là, au Bhoutan et à Berlin, et il y a aussi des nouveaux personnages comme Eulalie Hicks. Chaque film, d’une certaine façon, est aussi une série de petits films.
Ici, il y a une histoire d’horreur dans la prison de Erkstag avec cette grosse créature appelée Manticore et puis il y a une tendre histoire pleine d'émotions entre Grindelwald et Dumbledore qui arrêtent de s’aimer. Donc ce n’est pas difficile de trouver dans ces scénarios beaucoup de choses qui continuent à m’intéresser et m’exciter. C’est une source d’inspiration très riche.
Comment avez-vous travaillé avec Mads Mikkelsen pour le rôle de Grindelwald ?
Nous voulions que Mads joue un Grindelwald qui semble vraiment réel, très terre-à-terre. On ne voulait pas que ce soit un vilain dans le sens traditionnel. On voulait qu’on puisse se sentir émotionnellement connecté à lui.
Il y a une scène très intéressante au début du film où il est en face de ce Qilin - les Qilin s’inclinent devant vous si vous êtes digne et bon - et il ne s’incline pas devant lui. C’était un moment important à capturer pour nous, pour moi, pour Mads : ce sentiment de rejet qu’il ressent, de ne pas être assez bon.
Et il y a deux ou trois moments dans le film où on voulait montrer sa vulnérabilité et son isolement. Cette partie de lui qui n’était pas le vilain pour ainsi dire. Mads, en tant qu’acteur, est vraiment authentique, naturaliste. Il ne joue pas des personnages, il cherche la vérité, toujours. C’est excitant. (...) La clé était de rester réaliste et humain : même si c’est dans ce monde magique fou, c’est réel.
Était-ce important pour vous d’inclure la relation passée entre Dumbledore et Grindelwald dans le film ?
Oui, c’était crucial. Cette relation, pour moi, est le cœur du film. Et je voulais vraiment exprimer cette histoire d’une façon la plus poignante possible. Pour moi, le film traite de la rupture avec quelqu’un que l’on aime profondément et pour avoir déjà vécu ça une ou deux fois dans ma vie, je voulais en quelque sorte l’imprégner dans la relation entre ces deux hommes.
Deux hommes qui s’aiment profondément mais qui se sont brouillés, que la politique a éloignés. Mais d’une certaine manière, il y a toujours un profond et durable amour entre eux, qu’importe l’éloignement. Donc oui, pour moi, c’est d’explorer ce que cela signifie de rompre.
Les fans adorent voir Poudlard dans les films Animaux fantastiques, est-ce que c’est aussi émouvant pour vous que pour eux d’y retourner ?
C’est plus de la nostalgie que de l’émotion. Par exemple, on est retournés dans un décor [des films Harry Potter, ndlr] : l’auberge de La Tête de Sanglier. Quand je suis entré dans cet espace, je me suis assis près du feu et j’ai pensé à la dernière fois que j’étais là : c’était avec Dan, Rupert, Emma et Matthew qui jouait Neville Londubat pour une scène de L’Ordre du Phénix.
Donc quand je suis arrivé sur le plateau, je me suis dit “oh mon dieu, c’est là qu’on a tourné cette scène”. Plutôt qu’émouvant, c’était un sentiment de chaleur agréable d’être de retour dans cet endroit.
Pour les acteurs, c’était tourner dans la Grande Salle qui était très excitant. Jessica Williams était tellement drôle, elle était comme une enfant de 7 ans quand elle est arrivée, elle voulait câliner tous les enfants adorables qui étaient à la table tellement elle était excitée. C’était une combinaison de nostalgie pour moi et d’excitation pour certains acteurs.
Mais ce qui est intéressant, c’est de revenir dans ce musée [le Warner Bros. Studio Tour London – The Making of Harry Potter, ndlr] et de retrouver toutes les choses qui étaient dans le monde dans lequel on a travaillé pendant 10 ans. Ça c’est assez émouvant.
C’est fou que tout ça soit dans un musée, et c’est beau. C’est bizarrement assez émouvant de réaliser que des gens viennent là tous les jours pour regarder ces choses et c’est un sentiment agréable de se dire qu’ils sont capables de voir tout ce que nos équipes - les peintres, les sculpteurs, les dessinateurs, les gens des effets visuels - ont créé. Tout le dur travail qui a été fait pour cette franchise est visible et c’est super.
Les acteurs du film ont répondu à VOS questions :