Près de 20 ans après sa publication, Death Note reste l'une des oeuvres japonaises les plus populaires au monde. Véritable référence dans l'univers manga, ce shônen signé Tsugumi Oba et dessiné par Takeshi Obata a su conquérir une large partie de son public et représente LE déclencheur de passion pour beaucoup d'amateurs d'animes.
Son scénario sombre et habilement ficelé nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine, alors qu'un adolescent obtient le pouvoir de tuer toute personne dont il connaît le visage et le nom, à l'aide d'un simple carnet. Jamais l'image d'un stylo et d'un cahier n'aura autant angoissé les spectateurs. Et pourtant, saviez-vous qu'à l'origine, il était possible de ressuciter les victimes du Death Note ?
Difficile à croire mais le manga du duo Oba/Obata n'a pas toujours suivi les aventures de Light Yagami et de son aversion profonde pour les criminels de ce monde. En effet, un pilote centré sur un tout autre protagoniste a d'abord été proposé au public avant de subir de nombreux changements.
Dans ce chapitre, un adolescent de treize ans nommé Taro Kagami trouve le fameux carnet. Pensant qu'il ne s'agit que d'un vulgaire journal intime, il écrit le nom de deux de ses camarades harceleurs et les tue par accident. Encouragé par Ryuk -dieu de la mort tel qu'on le connaît dans Death Note- qu'il rencontre quelques jours plus tard, Taro use de son nouveau pouvoir pour assassiner ses bourreaux de l'école.
Madhouse Productions
Ceci constitue une première différence avec l'oeuvre finale. Ryuk, en sa qualité de "shinigami", n'encourage pas les détenteurs du Death Note à en faire usage. C'est en partie ce qui rend la psychologie de Light très complexe car il agit de son propre chef et selon ses convictions morales tout au long de l'histoire, contrairement à Taro qui n'y voit qu'un outil pour se venger.
Loin de la personnalité psychopathe de son successeur, Taro finit par se sentir coupable de ses actes, hanté dans ses cauchemars par ses camarades décédés. Ryuk lui propose alors un étrange accessoire : la gomme de la mort. En l'utilisant pour effacer un nom du Death Note - pour autant qu'il ait été écrit assez récemment - elle permettait de ressuciter les victimes du cahier.
Tsugumi Oba/Takeshi Obata
Utilisée à plusieurs reprises dans ce pilote, l'idée de cette gomme a pourtant fini par être abandonnée par ses créateurs car ils n'aimaient pas l'idée que chaque décès puissent être réparés. Bon nombre d'enjeux auraient effectivement perdu de leurs saveurs si les effets du Death Note avaient été rémédiables. Il fallait que la mort soit une fatalité dans cet univers aussi pour ne pas déprécier les capacités du carnet et pour que les actions du protagoniste soient véritablement lourdes de conséquences pour la suite du récit.
Avec cette gomme à disposition, Light Yagami n'aurait pas été ce startège de génie, égoïste et brutal comme on le connaît. Et sans l'ombre d'une mort permanente et irrévocable au-dessus de leurs têtes, le petit jeu du chat et de la souris qu'il entretient avec L, n'aurait certainement pas été aussi excitant.
Death Note est à retrouver en intégralité, en VO et VF, sur la plateforme ADN ou en version papier aux éditions Kana en 12 tomes.
