C'était l'outsider qui pouvait créer la surprise aux Oscars : CODA a marqué l'Histoire de l'incontournable cérémonie américaine cette nuit. Le remake US de La Famille Bélier signé Siân Heder a remporté l'Oscar du meilleur film en séduisant les votants pour son histoire feel good et sa représentation de la communauté sourde et malentendante.
CODA a été célébré avec deux autres distinctions, celle du meilleur scénario adapté et celle du meilleur acteur dans un second rôle pour le touchant Troy Kotsur. Surtout, le long-métrage est le premier film de plateforme à remporter la récompense ultime.
En effet, CODA est un film qui a été acquis par une plateforme pour la somme de 25 millions de dollars après avoir fait sensation au festival de Sundance aux États-Unis, où il a raflé plusieurs récompenses, dont le Grand Prix du jury et le Prix du public.
Où voir CODA ?
La victoire de CODA en a ému plus d'un et notamment Éric Lartigau, réalisateur de la version originale française, La Famille Bélier, qui avait réalisé plus de 7 millions d’entrée au box-office à sa sortie au cinéma en 2015, qui a félicité le sacre du remake au micro de BFMTV :
"Je ressens beaucoup de plaisir, beaucoup de joie pour Sian Heder, la réalisatrice, pour les acteurs, les actrices. C'est merveilleux. C'est une cérémonie joyeuse. Elle réunit. Ça me plaît beaucoup. L'histoire de ce film, ce sont les différences qui tout d'un coup nous réunissent."
Alors, quelle est l'heureuse plateforme qui a réussi à mettre la main sur CODA ? C'est Apple TV+ ! Le film est disponible sur la plateforme depuis le 13 août dernier. Après cette victoire aux Oscars, il est temps de rattraper le film sacré si vous ne l'avez pas encore découvert, surtout qu'il s'agit d'un remake réussi.
Que vaut CODA ?
Si les remakes américains de films français sont très souvent ratés, CODA fait clairement exception. On pouvait reprocher au film français de ne pas avoir fait appel à des comédiens malentendants pour jouer les parents de l’héroïne et le remake américain a mis un point d’honneur à être beaucoup plus inclusif. Il offre ainsi à Marlee Matlin, Troy Kotsur et Daniel Durant, tous comédiens atteints de surdité, l’exposition qu’ils méritent dans des rôles authentiques, drôles et attachants.
L’alchimie est indéniable au sein de la famille Rossi et il est difficile de ne pas résister à leurs chamailleries, leurs tendresses et leurs coups de gueule crédibles. Sian Heder les filme avec beaucoup d’affection et de bienveillance et leur apporte des moments d’éclat malgré quelques facilités de mise en scène.
Au milieu de cette famille unie mais désordonnée, on retrouve Ruby (Emilia Jones), une héroïne étincelante dont le talent ne demande qu’à éclore. Écrasée par le poids des responsabilités qui incombent à un Coda (acronyme de l’anglais pour "Child Of Deaf Adults", qui signifie "enfant entendant de parents sourds"), Ruby se retrouve déchirée entre ses rêves et les obligations qu’elle croit devoir à ses proches.
Totalement investie dans son rôle entre le chant et la langue des signes, Emilia Jones impressionne et se révèle aussi convaincante que charmante en illuminant l’espace à chaque présence à l’écran. Les autres rôles sont assez solides, notamment le professeur Bernardo Villalobos (Eugenio Derbez), qui apporte un brin de folie supplémentaire.
En somme, CODA est un remake réussi qui a su parfaitement s’accorder à la culture américaine sans perdre l’essence de la jolie histoire familiale d’origine. Plein de bons sentiments, sans jamais être dégoulinant ou risible, le film séduit par son tourbillon de sensibilité et d'humour, ses personnages terriblement attachants, ses mélodies entraînantes et son intrigue efficace et pertinente.