Ils ne sont pas encore connus du grand public et quand on les voit dans Drôle et dans les scènes de stand-up, ils ont déjà tout des grands. Le charisme, la drôlerie, la singularité et la capacité de jouer avec les émotions.
Mais Drôle marque un tournant pour chacun d’entre eux. Car ils y décrochent tous un premier rôle principal et l’exposition de la série sur Netflix risque de faire basculer leur carrière. C’est une des marques de fabrique de Fanny Herrero, la créatrice de Drôle, qui avait déjà choisi des quasi inconnus pour camper les agents d’ASK dans Dix Pour Cent. Il est temps de parler d'eux.
Nezir / Younès Boucif
Natif de Normandie, Younès Boucif crève l’écran dans le rôle de Nezir. Sa combativité, son optimisme, son acharnement pour vivre son rêve forcent le respect. Et il fait tout ça en gardant le sourire et envoyant des vannes finement ciselées qui font mouche à chaque fois.
Ce goût pour la langue, c’est quelque chose que Younès Boucif et Nezir ont en commun. En effet, l’acteur – qui s’est formé au théâtre au conservatoire de Rouen tout en obtenant un master de droit – est aussi rappeur. Il vient d’ailleurs de sortir un clip, la même semaine que la diffusion de Drôle, avec le Havrais Médine.
Au moment de passer les castings pour Drôle, il est le premier à se présenter pour le rôle de Nezir. Dès le premier essai, Fanny Herrero est convaincue. "J’ai souligné son nom trois fois en rouge tellement il m’avait tapé dans l’œil, mais il fallait quand même que j’en voie d’autres avant de décider", raconte la créatrice dans les colonnes du Parisien.
Mika Cotellon/Netflix
Aïssatou / Mariama Gueye
C’est la plus connue de tous avec ses différents rôles notamment dans Gloria et Sophie Cross récemment. Néanmoins, Mariama Gueye s’impose elle aussi comme une vraie révélation dans Drôle avec le rôle d’Aïssatou, une jeune maman qui remonte sur scène avec un sketch détonnant.
Originaire d’Ivry-sur-Seine, Mariama Gueye ne s’est pas immédiatement lancée dans la comédie, même si elle confie avoir toujours eu le don pour faire rire ses copains. Elle s’est d’abord inscrite pour faire un BTS en communication avant qu’une amie ne lui ouvre les yeux sur sa vraie vocation. Ni une, ni deux, Mariama Gueye s’inscrit au cours Florent.
Pendant deux ans, elle joue face à Michèle Bernier dans La Smala s’en mêle mais les tournages ne s’enchaînent pas toujours. L’actrice explique au Parisien avoir compensé ces moments de vide en faisant des petits boulots, vendeuse, hôtesse ou encore réapprovisionneuse en magasin. Gageons qu’avec le rôle d’Aïssatou dans Drôle, Mariama Gueye est sur la voie d’un succès pérenne.
Mika Cotellon/Netflix
Bling / Jean Siuen
Avec Bling, Jean Siuen n'a pas hérité d’un rôle facile. Assez antipathique au début, Bling part à la conquête du spectateur au fil des six épisodes que compose cette saison et l’on finit par l’adopter. Après avoir grandi en Seine-et-Marne et un BTS en action commercial, Jean Siuen s’inscrit lui aussi au cours Florent.
Mais après trois ans de cours, sa carrière ne décolle pas dans un paysage français où il n’y a pas une foule de rôles pour des Asiatiques. "Il n’y avait pas trop de rôles pour moi. Quand il fallait des Asiatiques, physiquement, je ne représentais pas ce qu’ils cherchaient" confie l’acteur au Parisien.
Lui aussi enchaîne les petits boulots puis ouvre un restaurant avec ses deux frères pour assurer leur sécurité financière. Un, puis deux, puis trois. C’est au moment de l’ouverture du deuxième restaurant qu’il passe le casting de Drôle et décroche le rôle de Bling. Toujours au Parisien, il confie : "Il n’y a rien dans le personnage qui fait dire qu’il n’y a qu’un Asiatique qui pourrait jouer ça et ça fait du bien. Des rôles comme ça, c’est rare."
Mika Cotellon/Netflix
Apolline / Elsa Guedj
Si on voit beaucoup de bourgeois à la télévision française, des personnages aussi réussis qu’Apolline – aussi surprenante que formidable – c’est beaucoup plus rare. Elle est campée par Elsa Guedj, une Parisienne comme son double de fiction qui s’est formée au conservatoire de la capitale.
Elle est repérée sur une scène de théâtre par une directrice de casting et joue un petit rôle dans le dernier film de Sandrine Kiberlain, Une jeune fille qui va bien. Puis Elsa Guedj passe le casting de Drôle sans se mettre de pression. "Je m’étais dit qu’ils devaient voir toutes les filles de Paris et de France, et que jamais de ma vie je n’allais l’avoir !" dit-elle au Parisien.
Dans la foulée, elle partage une anecdote qui la confond presque avec son personnage. Quand elle lit les avis des spectateurs, elle rit en voyant "que sur la page de la bande-annonce, un internaute a écrit en commentaire : Pourquoi tous les comédiens de la série sont moches ?" Un commentaire peu inspiré, mais comme Apolline, Elsa Guedj plane au-dessus de la mêlée.
