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    Marvel : "les cinémas n'existeraient peut être plus sans ces films" pour Jared Leto
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Les cinémas n'existeraient peut être plus sans Marvel, selon Jared Leto. L'acteur, actuellement en promotion du film Morbius, s'est confié sur l'avenir de la salle de cinéma. Une déclaration néanmoins à nuancer pour ce qui concerne la France.

    Bestimage

    Bientôt à l'affiche de Morbius (en salles le 30 mars), le nouveau long métrage Marvel pour lequel il multiplie les interviews à travers le monde, Jared Leto a fait part de ses inquiétudes concernant l'avenir des salles de cinéma. "S'il n'y avait pas les films Marvel, je ne suis pas certain que les cinémas existeraient encore" : interviewé par le magazine américain Variety, l'acteur a tenu des propos qui pourraient faire réagir. "Je ne pense pas qu'il y ait de la place pour tout le monde", a-t-il ajouté, et "cela commence à briser un peu le cœur".

    Celui qui a également campé le Joker dans la Suicide Squad de DC Comics fait part de sa gratitude pour les films de super-héros car ils "maintiennent le cinéma en vie". Et d'ajouter "C'est un privilège de faire partie des quelques films qui soutiennent le cinéma". Rappelons que Jared Leto était également récemment à l'affiche de House of Gucci de Ridley Scott. Il était aussi au générique d'Une affaire de détails, sorti directement en VOD en France, en mars 2021. Dans cette interview, le comédien souligne également l'importance d'être allé au cinéma lorsqu'il était jeune : "Je sais à quel point c'était important étant enfant... de m'évader au cinéma. Cette expérience culturelle était plutôt riche et avait de l'impact. J'ai vu des films au cinéma qui ont changé ma vie", poursuit-il.

    Morbius
    Morbius
    Sortie : 30 mars 2022 | 1h 45min
    De Daniel Espinosa
    Avec Jared Leto, Matt Smith (XI), Adria Arjona
    Presse
    2,3
    Spectateurs
    2,3
    louer ou acheter

    Cette prise de parole, remarquée et fataliste, est toutefois à nuancer, notamment en ce qui concerne le marché français. Ainsi, comme le souligne Julien Marcel, directeur général d'AlloCiné / The Boxoffice Company, auteur du livre Hollywood Année Zéro, "il y a un phénomène de Marvelisation, c’est-à-dire de concentration d’une part croissante de la fréquentation sur un nombre de plus en plus restreint de titres, sur une catégorie spécifique de films, à savoir les super-héros. C’est un phénomène que nous pouvons observer un peu partout, mais à des niveaux différents. Cela est à son paroxysme aux États-Unis, et dans une mesure moindre en France".

    En effet, la pandémie a accéléré une tendance préexistante, à savoir le poids écrasant des films de super-héros dans le marché mondial, laissant très peu de place pour un autre type de cinéma. Les récents hits mondiaux le confirment : Spider-Man: No Way Home, Shang-Chi et la légende des Dix anneauxVenom: Let There be Carnage et Black Widow. Au box-office US, cinq films Marvel se glissent dans les six premières places du classement annuel 2021, quand dans le même temps, des films comme West Side Story de Steven Spielberg, Le Dernier duel de Ridley Scott ou encore Nightmare Alley de Guillermo del Toro ont eu des difficultés à rencontrer le public, en particulier aux Etats-Unis.

    "Comme toujours, la crise accélère et amplifie des tendances. Mais ça n’est pas nouveau. La différence entre la structure française et la structure américaine reste particulièrement vraie", poursuit Julien Marcel. "C’est un fait : l’industrie des cinémas aux États-Unis, comme en France, ne peut pas fonctionner sans blockbusters. C’est une industrie qui a besoin de grosses locomotives pour tirer l’ensemble du secteur. Il est certain que sans ces films, certaines salles seraient fermées. Sans les studios hollywoodiens, il n’y aurait pas une industrie du cinéma comme on la connaît."

    De là à voir un secteur menacé en l'absence de super-héros, de blockbusters et autres tentpole movies (un film qui soutient la performance financière d'un studio de cinéma) ? "Il faut faire attention de ne pas avoir un discours catastrophiste sur les salles", conclut Julien Marcel. "Le sujet de préoccupation aujourd’hui concerne l’effet d’entraînement d’un film sur tous les autres. Il va falloir quelques blockbusters pour remettre toute la machine en route. Finalement, la prise de conscience de nos collègues américains amène à se dire qu’il y a dans le modèle français quelque chose qui est vertueux, et qu’ils regardent probablement avec un œil nouveau aujourd’hui".

    Un modèle français vertueux porté par la fameuse "exception culturelle", rendue possible grâce, notamment, à la TSA (* taxe sur les entrées en salles de spectacles cinématographiques versée au profit du Centre national du cinéma et de l'image animée) : "Les distributeurs, légitimement, s’inquiètent du faible appétit pour les films dits 'du milieu', mais malgré tout, le succès d’un gros film en salles entraîne tout le secteur et contribue à son économie".

    Morbius sort en France le 30 mars prochain :

     

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