Lequel de ses Marvel rattraper ?
Interprète du général (puis secrétaire d'Etat) Thaddeus Ross, William Hurt a participé à 5 longs métrages du Marvel Cinematic Universe. Responsable de la transformation de Bruce Banner, il apparaissait en effet dans L'Incroyable Hulk, Captain America: Civil War, Avengers: Infinity War, Avengers: Endgame et tout récemment Black Widow.
Son rôle le plus marquant est sans doute dans Captain America: Civil War, dans lequel il soumettait aux super-héros son projet des accords de Sokovie, demandant l'enregistrement de Steve Rogers, Natasha Romanoff ou Ant-Man dans les registres gouvernementaux, qui dès lors aurait le contrôle de leurs actions et de leur prise de décision. Cela conduira à l'opposition entre Iron Man et Captain America.
Il était dans Dune !
Sur les écrans, Dune n'est pas qu'un film signé David Lynch, un autre avorté par Jodorowsky et un troisième réalisé par Denis Villeneuve. William Hurt figure par exemple au générique d'une mini-série elle aussi adaptée du bestseller de Frank Herbert. Ces trois épisodes d'une durée totale de 4h25 se focalisent fidèlement sur l'oeuvre originale.
Hurt interprète le duc Leto Atreides, joué par Oscar Isaac dans la version de Denis Villeneuve. Il est le seul comédien "connu" de cette minisérie car la production souhaitait avant tout mettre en avant l'histoire et non les acteurs. John Harrison, le créateur de la série, adaptera aussi Les Enfants de Dune. Quant à Hurt, on a pu le revoir sur le petit écran dans Damages, Humans, Beowulf : retour dans les Shieldlands et Goliath.
Extraordinaire Baiser de la femme araignée
En 1985, William Hurt est la tête d'affiche d'un extraordinaire film signé par le réalisateur brésilien Hector Babenco, Le Baiser de la femme araignée. Quasi huis-clos se déroulant dans une prison située dans un pays imaginaire d'Amérique du Sud soumis à une dictature (un écho évident d'ailleurs à la situation politique du Brésil, qui sortait en 1985 de 21 ans de dictature militaire), Hurt y incarne un détenu homosexuel du nom de Molina, condamné dans une affaire de moeurs.
Revoici la bande-annonce...
Contraint de partager sa cellule avec Valentin, un journaliste révolutionnaire torturé et incarcéré pour ses idées politiques (et joué par un fabuleux Raul Julia qui trouvait ici le rôle de sa vie), Molina fait partager à son compagnon d'infortune les rêves qu’il imagine d’après les vieux films qui peuplent sa mémoire. Alors que l’animosité des deux détenus se transforme en amitié, une toile de trahison se tisse autour d’eux, inexorablement, mettant à l’épreuve leur confiance mutuelle et leur esprit de sacrifice…
Baigné par la voix suave et hypnotique de Hurt, brillamment scénarisé par Leonard Schrader (le frère de Paul Schrader), Le Baiser de la femme araignée est une puissante parabole sur l'aliénation, l'oppression et les persécutions, notamment celles visant les homosexuels ; un aspect encore rarement abordé à l'époque de la sortie du film. "Nous devions dire quelque chose non seulement sur les droits des homosexuels, mais sur les relations féminines et masculines et la nature du courage, et ce que signifie dire la vérité à une puissance plus grande que vous" dira Hurt à propos du film, en 2015.
Une composition magistrale saluée par un Oscar du Meilleur acteur, ainsi qu'un Prix d'interprétation au Festival de Cannes, un BAFTA du Meilleur acteur, et une citation au Golden Globe.
Lawrence Kasdan, son réalisateur fétiche
Hurt débuta sa carrière hollywoodienne à l’orée des années 80, en incarnant un scientifique dans un classique de la SF, Au-delà du réel, signé par Ken Russell. Un rôle pour lequel il récolta une citation au Golden Globe ; la première des six de sa carrière.
Scénariste de L’Empire contre-attaque et des Aventuriers de l’Arche perdue, Lawrence Kasdan passe pour la première fois à la réalisation en signant un solide thriller sulfureux sorti en 1982 chez nous, La Fièvre au corps.
Remplacant son camarade de promotion de la Juilliard School, Christopher Reeves, qui déclina le rôle-titre, William Hurt livre une formidable composition sous les traits de Ned Racine, un avocat incompétent et miteux mené par le bout du nez par sa maîtresse (Kathleen Turner qui fait ici ses débuts à l’écran), jusqu’à ce que les amants complices décident de se débarrasser de l’époux encombrant... Superbe hommage au genre du film noir, La Fièvre au corps est la première des quatre collaborations entre Hurt et Lawrence Kasdan.
Si l’on mentionne le beau drame Voyageur malgré lui (1989) dans lequel Hurt incarne un père ravagé par le décès de son fils, et la comédie policière mordante Je t’aime à te tuer (1990) portée par Kevin Kline, il faut surtout voir le poignant film Les Copains d’abord, sorti en 1983. Au milieu d’un casting de haute volée (Tom Berenger, Glenn Close et Jeff Goldblum notamment), Hurt y incarne un vétéran du Viêtnam détruit émotionnellement, retrouvant sa vieille bande d’amis pour l’enterrement de l’entre eux après son suicide.
Entre comédie et drame, émouvante réflexion sur l’amitié baignée par une musique exclusivement constituée de standards soul et rythm & blues américains des années 1960-70, comme Marvin Gaye ou Aretha Franklin, Les Copains d’abord est devenu un classique.
En revoici d'ailleurs la bande-annonce...
Demandé par les plus grands réalisateurs
De Spielberg à Woody Allen, de célèbres réalisateurs ont souhaité faire tourner William Hurt, parfois en tête d'affiche, parfois en "important second rôle". C'est le cas dans Intelligence artificielle, dans lequel il interprète le directeur de la société Cybertronics, créatrice du robot. Il est aussi le chef gangster Richie Cusack dans A History of Violence de David Cronenberg.
Il essaye de convaincre le roi Jean de signer la Magna Carta dans Robin des bois de Ridley Scott, et tente de séduire une journaliste après avoir été témoin d'un meurtre dans L'Oeil du témoin de Peter Yates.
Woody Allen lui confie le premier rôle masculin d'Alice (1990), celui d'un cadre supérieur et mari infidèle du personnage principal interprété par Mia Farrow, puis Hurt est le faux-jeton jouant un double-jeu dans le film futuriste de Wim Wenders Jusqu'au bout du monde (1991). Une carrière aussi au service des plus grands.