AlloCiné : Après un peu plus d’un an et demi passé dans la peau d’Anaïs, prenez-vous toujours autant de plaisir à incarner ce personnage dans Ici tout commence ?
Julie Sassoust : Oui, toujours autant. Je suis très contente de tous les sujets que les scénaristes abordent avec le personnage d’Anaïs. Depuis le début, ça a toujours été un plaisir. Il y a beaucoup de choses à revendiquer avec ce personnage donc c’est vraiment chouette.
Depuis le départ de Clément Rémiens, vous figurez désormais au tout début du générique de la série avec Aurélie Pons et Azize Diabate. Vous prenez cela comme une jolie reconnaissance de l’importance de vos personnages et de votre travail ?
C’est quelque chose dont je ne me rendais pas tellement compte à la base, car c’est déjà super de figurer dans le générique. Mais c’est vrai que c’est une chance d’être au premier plan. C’est une belle reconnaissance de notre travail et de l’investissement qu’on met dans la série depuis bientôt deux ans. Et c’est super d’être avec Aurélie et Azize car on est ensemble tous les trois depuis le tout début. C’est un peu le trio d’origine.
On avait assez tôt senti qu’Anaïs avait du caractère, qu’elle avait des convictions fortes. En ce moment, ces convictions se retrouvent au centre de l’intrigue puisqu’Anaïs s’est alliée à Jasmine, Kelly, et Lionel pour faire bouger les choses à l’institut et imposer une carte végétarienne au Double A plusieurs jours par mois. C’était une envie commune avec les auteurs que vous aviez de faire ressurgir cet aspect de la personnalité d’Anaïs ? Vous en aviez discuté ?
Non, on n’en avait pas parlé. Mais je pense qu’il y a toujours une évolution perpétuelle du personnage, c’est l’avantage d’une série quotidienne comme Ici tout commence. Et le caractère d’Anaïs s’est affirmé d’arche en arche. Donc les scénaristes ont voulu prendre ce pli-là et continuer dans cette évolution pour arriver à mettre en place cette arche vegan.
C’est un sujet qui suscite beaucoup de débat, car il y a des gens d’accord et d’autres qui sont contre. Et il faut avoir du caractère, dans la fiction en tout cas, pour pouvoir affirmer ces idées et les faire comprendre au public.
Aujourd’hui, le fait de manger moins de viande est au cœur des préoccupations de beaucoup de Français. Vous trouvez important que ce soit abordé de manière frontale dans une série comme Ici tout commence, au-delà de la présence d’un personnage comme celui de la cheffe Listrac ?
Tout à fait. C’est chouette car le débat continue au-delà de la fiction. Je vois souvent l’avis des gens sur les réseaux sociaux, et même entre eux ça discute. Parfois ils n’ont pas du tout les mêmes opinions (rires). Et j’imagine que si ça se passe sur les réseaux sociaux, c’est que ça soulève aussi des débats dans les foyers, et ça c’est super. C’est la force d’une fiction quotidienne comme celle-ci : ouvrir le dialogue au sein des familles.
Cette intrigue vous a donné l’occasion de partager beaucoup de scène avec Zoï Séverin et Lucien Belves, avec qui vous n’aviez pas tant tourné que ça auparavant. C’était un plaisir de découvrir de nouveaux partenaires de jeu ?
Oui, c’est chouette car ce sont vraiment des personnalités qui matchent bien ensemble. Entre Lionel, Jasmine, et Anaïs, on voit une vraie segmentation, et une hiérarchie aussi. Il y a Jasmine qui ne supporte pas le viande, ne peut même plus la regarder et réagit aux émotions qu’elle ressent. Lionel qui est davantage dans la revendication directe avec ses professeurs et qui n’a pas peur. Et Anaïs qui vient un peu essayer de calmer le tout, tout en étant tout aussi investie que ses camarades.
Ils se complètent bien et c’est un vrai plaisir de tourner avec Zoï et Lucien parce que ça permet de jouer autre chose et de sortir un peu des habitudes. Même si c’est évidemment un plaisir de tourner avec Augstin, Aurélie, ou Azize avec qui j’ai beaucoup de scènes depuis le début de la série.
Une belle amitié est en train de se nouer entre Anaïs et Jasmine. Est-ce que cela va être amené à se poursuivre dans les prochains épisodes ?
Anaïs est totalement prise de compassion et d’empathie pour Jasmine, par rapport aussi à son histoire avec Naël. Greg et Eliott prennent aussi part à toute cette histoire d’ailleurs. Mais c’est vrai qu’Anaïs fait preuve de beaucoup de maturité vis-à-vis de Jasmine. Quitte à se mettre elle-même en danger, et à mettre en danger son avenir et sa place à l’institut.
Il y a eu une confrontation avec Teyssier, qui lui a dit qu’il allait mettre en péril son avenir. Mais Anaïs ne lâche pas, et ne fait pas part de ses doutes à Jasmine. Elle met de côté ses émotions personnelles, concernant la manière dont Jasmine s’est mêlée de sa relation avec Lisandro, et fait vraiment tout pour l’aider. Je trouve ça intéressant qu’elle ne lui en veuille pas et qu’elle la soutienne complètement face à Teyssier.
Donc oui, ça débouche sur une belle amitié. Jasmine est souvent avec Greg et Eliott dans la série, donc on peut considérer qu’Anaïs est sa vraie première amie à l’institut, sur qui elle peut compter. Et effectivement, ça va durer dans le temps.
Justement, ces scènes de confrontation avec Teyssier étaient-elles plaisantes à tourner ?
Oui, c’est toujours super de tourner avec Benjamin Baroche. Et la relation qu’entretiennent les deux personnages est assez particulière et très intéressante. Ils ne s’apprécient pas beaucoup, la communication est compliquée, il y a beaucoup de négociations et de frictions, mais au fond Teyssier sait qu’Anaïs est une bonne élève, qui est capable de faire beaucoup de choses. Et Anaïs sait que Teyssier pense ça d’elle. C’est un rapport très intéressant. En fin de compte, ils ne se détestent pas. Mais ils n’hésitent pas à s’affronter. C’est comme un jeu pour eux.
Teyssier a l’air décidé à mettre en danger l’avenir professionnel d’Anaïs. Comment cette situation va-t-elle évoluer ?
Ça, on le verra dans la suite des épisodes. Mais c’est quelque chose qui va durer, c’est certain. La situation ne va pas se régler tout de suite. Lauren Belvaux, qui devait recruter Anaïs pour un poste au Sybarite, va être très indécise par rapport à tout ça. Et il va y avoir encore beaucoup de rebondissements avant que l’on ne découvre la finalité de cette histoire.
Après près d’un an de relation, Lisandro et Anaïs se sont séparés. Avez-vous été surpris avec Agustin Galiana ?
Oui et non, car en lisant les séquenciers d’épisodes on s’est tout de suite dit que la manière dont les scénaristes traitaient cette intrigue était intéressante et assez logique finalement. Par rapport au débat que ça soulève. Ils ne sont pas de la même génération, ils n’avaient pas la même manière de voir les choses lorsqu’ils se sont mis ensemble. Et le débat sur le veganisme vient confirmer tout ça.
Cela montre aussi que notre génération n’hésite pas à y aller, à créer le débat, et n’a pas peur. Alors que pour la génération d’avant, c’est un débat tout nouveau, et parfois compliqué à comprendre dans son intégralité. Donc j’ai trouvé ça bien amené et ça ne m’a pas tant étonnée que ça.
On a cependant pu voir un extrait spoiler récemment dans lequel Anaïs et Lisandro parviennent à calmer leurs ardeurs et à discuter plus tranquillement tous les deux. Lorsqu’il défend Jasmine auprès de tout le monde. Donc ça va se tasser petit à petit.
Anaïs et Lisandro vont donc se remettre ensemble ?
Ah, ça je ne peux pas le dire (rires). Il ne faut pas spoiler. Mais ce que je peux dire c’est qu’ils ont traversé tellement de choses ensemble, ils ont affronté tellement d’obstacles, qu’ils ont noué un amour l’un pour l’autre qui domine mine de rien. Est-ce que ça va les forcer à changer d’avis l’un et l’autre ? Je laisse la surprise aux téléspectateurs.
On a rencontré au fil des arche la famille et les parents de nombreux personnages. Savez-vous si le passé d’Anaïs sera prochainement abordé ?
Pour l’instant non, ce n’est pas d’actualité. Mais ce serait vraiment super, car je pense qu’il y a des choses à écrire et à jouer qui pourraient être vraiment chouettes pour Anaïs et sa famille.
À la fin de l’année scolaire, Anaïs sera en théorie diplômée. Les auteurs d'Ici tout commence discutent-ils déjà avec Aurélie Pons, Azize Diabate, Sarah Fitri, Pola Petrenko, et vous de l’avenir des élèves de troisième année ?
Non, ils ne nous en parlent pas pour l’instant. C’est toujours un peu la surprise pour nous. Et c’est pour ça que tout ce qu’on a à jouer est assez spontané, parce qu’on n’a pas accès à ce qui va se passer ensuite. Mais effectivement, de nombreuses questions se posent car beaucoup de personnages sont en troisième année. Quel va être l’avenir de chaque élève ? Je pense qu’ils prendront forcément des chemins différents.
On les imagine mal tous redoubler en tout cas…
Ça c’est certain (rires). Après, quand on voit le click and collect aux marais salants par exemple, on se dit qu’il y a des choses qui peuvent se créer éventuellement par la suite pour les personnages. De nouveaux décors peut-être. On verra bien ce qui va se passer aussi par rapport au Sybarite. Et est-ce qu’Anaïs et Lisandro vont rester ensemble ? S’ils restent ensemble, qu’est-ce qui va se passer pour eux ? Il y a énormément de possibilités.