DE QUOI ÇA PARLE ?
À la suite d'un accident d'avion, les membres d'une équipe de soccer féminine se retrouvent être les seules survivantes du crash. Les lycéennes vont devoir lutter pour leur survie face à des clans cannibales.
La première saison de Yellowjackets est diffusée sur CANAL+ et disponible en intégralité sur myCANAL. Épisodes vus : 10/10.
ÇA VAUT LE COUP D’OEIL ?
Un crash d’avion, une nature sauvage, une survie menacée… il est vrai que l’intrigue de Yellowjackets rappelle facilement Lost et toutes les autres séries du même genre qui ont suivi. Et pourtant, la série d’Ashley Lyle et Bart Nickerson réussit à se démarquer grâce en premier lieu à une intrigue terriblement bien ficelée qui emprunte beaucoup à son inspiration principale, le célèbre roman Sa Majesté des Mouches.
On est très vite happé par l’histoire et par la tragédie vécue par ce groupe de jeunes sportives livrées à elles-mêmes dans un environnement hostile au Canada. On se passionne autant pour les portraits complexes et authentiques de femmes et leur parcours initiatique que pour les nombreux mystères qui entourent leur accident tout en essayant de décortiquer les indices distillés avec précision tout au long des épisodes.
Girl, interrupted
En mêlant les thématiques adolescentes, les secrets, les forces occultes et les aléas et dangers de la survie, les créateurs livrent une série audacieuse et haletante qui se joue sur deux temporalités. D’abord, dans les années 90 au moment du crash, puis de nos jours avec le quotidien difficile des survivantes et leurs traumatismes, leurs séquelles et les démons du passé qui remontent à la surface alors qu’un nouveau danger les guette.
La partie sur la survie fonctionne à merveille tant dans le récit que sur la forme avec des rebondissements étonnants, un rythme efficace, des décors solides et une ambiance nineties savoureuse, en témoigne son générique rock et entêtant. Surtout, les actrices choisies pour camper les jeunes femmes sont parfaites dans leurs rôles et incarnent avec autant de force que de fragilité des parts majeures de l'adolescence où les hormones et l'adrénaline bouillonnent.
Les segments dans la vie actuelle et bien adulte des survivantes sont plus bancales,- malgré les performances habitées et extravagantes de Melanie Lynskey, Christina Ricci, Tawny Cypress et Juliette Lewis -, avec des débuts timides et un peu trop dans la veine d’une version fade de Desperate Housewives avec des enjeux moins intéressants.
Heureusement, la deuxième moitié de la saison met un coup d’accélérateur et devient plus palpitante sur la vie adulte des héroïnes, surtout lorsque l'on comprend qu'elles ont dû faire des choses terribles pour s'en sortir. Et les épisodes d'environ une heure passent à une vitesse folle sans pour autant donner toutes les clés de l'intrigue mais en construisant une mythologie intéressante et mystique.
Yellowjackets est le théâtre de nombreuses théories qui en rendra peut-être certains encore plus barges que ne le deviennent les héroïnes sur leur île, surtout avec un final extrêment énigmatique qui appelle à une deuxième saison, heureusement d'ores et déjà commandée.