De quoi parle la saison 4 ?
La saison débute en 1960 et il y a du changement dans l'air. Cherchant à se perfectionner, Midge trouve un emploi qui lui offre une totale liberté de création. Mais son engagement envers son art et où jusqu’où cela peut l’emmener finit par créer un fossé entre elle, sa famille et ses amis.
Rencontre avec Rachel Brosnahan (Midge Maisel), Alex Borstein (Susie Myerson), Tony Shalhoub (Abe Weissman), Kevin Pollak (Moishe Maisel), Michael Zegen (Joel Maisel), Luke Kirby (Lenny Bruce), Marin Hinkle (Rose Weissman) et Caroline Aaron (Shirley Maisel).
AlloCiné : La Fabuleuse Mme Maisel est sans aucun doute l’une des meilleures séries du moment. Comment expliquez-vous son succès ?
Rachel Brosnahan : Je pense qu’il y a un peu de tout, pour tous les goûts. La Fabuleuse Mme Maisel est une série avec tellement de beauté et d’amour. La beauté des costumes et des couleurs. C’est aussi ce voyage dans le temps à travers les années 50 et 60 qui fait rêver le public. Je crois aussi que l’intensité et la complexité des rapports au sein de cette famille et les relations entre ces personnages hauts en couleurs rendent cette série unique et émouvante. Et bien sûr, le parcours de cette jeune femme qui se forge une voie avec toute sa force, son courage et son talent ne peut que pousser à l’admiration.
Alex Borstein : Nous avons aussi la chance d’avoir le meilleur groupe de producteurs, de scénaristes et de réalisateurs dans le business. D’Amy Sherman-Palladino qui a créé la série à tous les autres techniciens derrière la caméra je suis vraiment émerveillée par le niveau d’excellence de chacun. C’est impossible de se planter avec une équipe de tournage pareille.
Michael Zegen : Visuellement c’est une série qui arrache totalement et c’est difficile de ne pas se retrouver hypnotisé par sa beauté.
Luke Kirby : Toute l’équipe créatrice se bat au quotidien pour délivrer la série la plus ambitieuse possible. C’est cet effort qui paye et qui explique que cette série soit tellement unique et appréciée par tous.
Marin Hinkle : Je pense que c’est une question de timing. Nous vivons des moments incertains et fragiles, et qui parfois perdurent. Une série comme celle-ci qui a tellement d’amour et d’humour ne peut que combler un public en manque d’oxygène. Ce show vous donne donc une grande bouffée d’air et de joie de vivre. C’est irrésistible.
Caroline Aaron : Sans doute est-ce la série qui met le mieux en lumière et avec autant de beauté ce qu’est une famille et quelles sont les dynamiques qui y règnent. C’est aussi parce que l’on y voit une jeune femme se battant sans cesse pour ses rêves. Cela donne de l’espoir et cela inspire tout le public qui regarde notre série.
Tony Shalhoub : Tout est dans l’écriture. C’est charmant, amusant, émouvant. Tous les ingrédients sont réunis pour aboutir à une série aussi fantastique. C’est la bonne humeur qui ressort de ce show qui je crois donne au public l'envie de nous suivre, saison après saison.
Kevin Pollak : Pour moi c’est vraiment le fruit d’un coup de génie et de la chance pure. C’est tellement difficile d’expliquer ce petit miracle, si ce n’est que chacun travaille avec passion et courage et que cela se voit clairement à l’écran. N’est-ce pas la plus belle série que vous n’ayez jamais vue à l’écran ? Haha !
Est-ce que les thèmes qui y sont déclinés sont aussi l’une des raisons de ce succès, comme la mise en avant des femmes et de leur réussite ?
Rachel Brosnahan : Je pense que cela ne peut qu’inspirer les jeunes femmes qui regardent cette série lorsqu’elles voient des personnages féminins avec autant d’ambition, de force, de courage et qui sont, en même temps, loin d’être parfaites. C’est rafraîchissant et d’une grande honnêteté. J’aime que ces femmes se plantent parfois mais ont toujours la foi pour se relever et se battre jusqu’au bout pour ce qu’elles veulent vraiment accomplir dans leurs vies. Je ne pense pas qu’il y ait de telles femmes dans d’autres séries, et surtout se déroulant à la même époque.
Alex Borstein : J’aime que cette série n’est pas encore un show montrant des femmes se demandant si elles vont trouver le prince charmant et le parfait amour. J’aime aussi que l’humour y joue un rôle important. On y voit un groupe de femmes qui ont beaucoup de défis à relever. Mais ce faisant, elles n’oublient pas de rire et d’afficher une joie de vivre.
Que pouvons-nous attendre de cette saison, déjà la quatrième ?
Rachel Brosnahan : C’est une saison où mon personnage, Midge, et Susie, jouée par Alex, sont en pleine tourmente et en pleine colère. Mais c’est ainsi qu’elles savent se surpasser. Elles sont au meilleur de leur forme sous une extrême pression. Dans cette saison elles vont passer par une phase délicate : ou tout passe ou tout casse.
Elles ont eu beaucoup de succès jusqu’à maintenant mais il faut qu’elles apprennent maintenant à se reconstruire et à retrouver leur public. Je pense que tous les personnages traversent un moment existentialiste cette saison où ils sont forcés de se réinventer totalement et de se trouver une nouvelle voie pour pouvoir exister d’une manière plus forte et plus affirmée.
Alex Borstein : Susie, que j’incarne, essaie de trouver des nouveaux clients pour sa compagnie. Elle cherche à s’agrandir. A la fin de la troisième saison, elle se rend compte de la fragilité de son business, même si elle croit à 100% en Midge. Il lui faut donc trouver d’autres talents à coacher, à manager. D’autant que Midge est tellement imprévisible et volatile.
Michael Zegen : Joel poursuit sa relation intime avec Mei et cela va avoir un impact sur sa famille et surtout sur Midge.
Luke Kirby : La relation de mon personnage, Lenny, avec Midge est au beau fixe et s’est améliorée, saison après saison. Lenny est comme un ange protecteur pour elle ; c’est comme cela que je le vois en tout cas. Il y a une sorte d’attirance mutuelle de par leur activité artistique similaire. On peut donc se demander où peut aller cette relation ?
Tony Shalhoub : Attendez-vous à voir tous nos personnages dans une phase de transition. Certains vont relever de nouveaux défis et cela altère leurs relations avec les autres. D’autres continuent de se chercher.
Kevin Pollak : Moishe, mon personnage, tente de tout maintenir sous son contrôle. Il tente de faire en sorte que la dynamique familiale reste solide malgré les diverses tensions qui peuvent surgir. Pour lui, ce qui compte en premier c’est sa famille.
Caroline Aaron : Vous allez voir que tous les personnages de notre série rencontrent tous diverses difficultés mais qu’ils vont apprendre à les affronter et à aller de l’avant avec toute la passion qui les habite. Quant à mon personnage, Shirley, elle doit vraiment s’accrocher à la vie après que son monde s'est effondré dans la troisième saison. Midge revient à la maison et donc cela va changer aussi les relations entre chaque personnage, tout devient plus explosif, mais toujours avec plein d’humour et d’amour.
Marin Hinkle : Rose, quant à elle, se pose des questions sur l’état de son mariage, puisque son époux abandonne sa carrière. Elle croyait avoir une vie solide et un futur assuré mais maintenant tout est remis en question. Ce que j’aime avec cette saison, c’est que malgré le Covid, la série est plus épique que jamais avec le même nombre de figurants, voire plus. Le même nombre de moments magiques et musicaux. C’est éblouissant !
Avez-vous rencontré des défis avec cette saison, autre que le tournage avec un protocole Covid sévère ?
Rachel Brosnahan : Ce qui a été un défi pour moi a été de tester des styles de comédie différents. Vous allez voir que Midge se laisse aller dans une direction créative d’expression totalement différente cette saison. Quelque part elle va se sentir libérée de ne plus avoir de limite à sa créativité artistique.
Alex Borstein : Cette saison va être difficile au niveau émotionnel pour mon personnage. De se mettre dans la peau d’un personnage en phase déprimante n’est pas toujours simple. Ça a été un peu le défi de cette saison pour moi. J’ai l’impression aussi que les dialogues sont riches et infinis cette saison. Donc cela reste compliqué d’apprendre à fond ses lignes et de les garder en mémoire parfaitement. Ceci afin de rendre nos performances les plus fluides possible.
Finalement, que représente cette série pour vous ?
Caroline Aaron : C’est une leçon de vie. Comment pourchasser ses rêves tout en ayant sa vie dédiée à sa famille. Quel équilibre délicat. Cette série est une invitation à persévérer et à ne jamais abandonner. Malgré tous les coups que l’on reçoit il faut trouver la force de se relever et poursuivre sa route.
Luke Kirby : Je pense que cela représente, d’un côté les progrès que l’on a pu faire, notamment avec la condition de la femme mais aussi comment d’un autre, nous n’avons pas forcément aussi bien progressé que nous aurions pu le faire, comme avec la question du racisme dans la société.
Rachel Brosnahan : Pour moi c’est une série qui montre que l’on peut être à la hauteur de ses ambitions. C’est aussi, un peu, un miroir de ce qu’est notre société. C’est une série qui montre que dans la vie tout est possible, tant que l’on continue de se battre et de garder le sourire, en même temps.
Alex Borstein : Cette série montre que nos vies sont rattachées à notre passé mais qu’il faut toujours se projeter dans le futur afin de se transformer et de se réinventer. C’est une fenêtre sur le futur et le passé, simultanément. Cela prouve que nous venons de loin dans la société, notamment avec le statut de la femme ; mais il nous faut encore aller plus loin pour arriver à un monde plus juste et équitable.