Les 2 saisons de Narvalo sont disponibles sur myCANAL.
Dans Narvalo : Nouvelles Galères, Matthieu Longatte nous raconte huit nouvelles "légendes" de banlieue. Inspiré de galères réelles, chaque épisode met en scène un nouveau groupe d’ami.es en train de se raconter la dernière dinguerie en date.
AlloCiné : Avais-tu déjà à l'esprit de faire une suite de Narvalo au moment de la sortie de la première saison ?
Matthieu Longatte : Pas vraiment, ce n’était pas du tout un projet établi, mais je savais que j’avais plein d’autres anecdotes que j’aurais plaisir à raconter. Maintenant qu’elle est là, j’ai du mal à me faire un avis. Je sais qu’il y a des bons acteurs et des bonnes actrices, mais c’est le public qui va trancher et j’ai hâte de savoir ce qu’il en pense.
Qu’est-ce que tu as voulu apporter en plus dans cette nouvelle saison ?
Déjà, j’avais vraiment hâte de pouvoir réaliser cette saison avec l'expérience d’en avoir déjà fait une. Parce que clairement, j’ai commencé mon apprentissage au jour 1 du tournage de la saison 1 : on aurait pu faire un documentaire sur ce tournage tellement c’était absurde que je me retrouve réalisateur.
Là, j’avais l’impression d’avoir un peu plus de recul par rapport à ce que je faisais. J’ai par exemple pu constater qu’il était important de passer plus de temps avec les personnages, de se poser plus avec eux : les épisodes sont donc un peu plus longs.
Comme je ne veux jamais m’ennuyer à l'écriture, j’ai instinctivement cherché de nouveaux procédés de narration, des manières différentes de raconter des histoires entre potes avec des schémas plus nourris, moins statiques, des flashbacks…
Quand et comment as-tu écrit les 8 nouvelles galères de Narvalo ?
J’ai commencé à écrire les épisodes en mars 2021. Mais en réalité je passe ma vie à noter des trucs qui sont arrivés à moi ou à mes proches en me disant “Ah mais, ça pourrait tellement faire un épisode ça !”
On a commencé le tournage en été, principalement à Paris-Est, et à Marseille pour l’épisode Expat. D’ailleurs c’est mon épisode préféré… même si on est clairement dans une introspection viriliste, j’aime beaucoup ce qu’il raconte de la masculinité, de la trentaine, de la rivalité Paris-Marseille…
Toutes les anecdotes sont-elles vraies ?
Tout est plus ou moins romancé et détourné, mais toutes sont vraies et/ou partent de quelque chose de réel. Il y a pas mal de moi dedans, mais ce sont aussi des anecdotes qu’on m’a racontées.
Comment as-tu conçu ce nouveau casting ?
Mon premier critère de casting, c’est de prendre des gens avec lesquels on a envie d’être pote, et je suis vraiment fier de ça : on a envie d’être pote avec les personnages de chaque épisode. Comme pour la saison 1, j’ai retrouvé des gens que j’ai croisés au cours de mon parcours, notamment dans le cinéma indépendant des années 2010.
Sandor Funtek, c’était prévu depuis longtemps. Il avait aimé la saison 1 donc je lui ai gardé une place pour la 2ème : c’est l’un des acteurs les plus techniques avec lesquels j’ai travaillé. Pour Doum’s, je le voulais dès la saison 1, mais il n’avait pas pu même s’il avait posé des sons. Là, ça s’est fait et j’en suis très heureux. Je crois beaucoup en lui, il a un vrai charisme d’acteur.
Sinon, je fais confiance à mes amis comédiens qui me font rencontrer leurs amis etc… J’aime bien écouter les conseils, comme ceux des directrices et directeurs de castings. Ils m’ont présenté des pépites que je ne connaissais pas, comme Meledeen Yacoubi par exemple : une vraie révélation.
Chaque épisode se conclut par une citation. Pourquoi ?
J’ai toujours aimé la lecture, c’est quelque chose de très important et je pense qu’à elle seule, une citation peut donner envie de lire. A la fin des Bonjour Tristesse il y avait toujours une citation, donc c’est devenu une forme de signature : j’aime bien cette idée de pouvoir dire tant de choses avec un minimum de mots.
Puis ça donne un supplément d’âme, une dimension littéraire à ce que l’on vient de voir. Pour Narvalo, ça conclut un épisode de manière à ce que l’on puisse se dire que l’on vient d’assister à une forme de poésie. Ça souligne que l’art se trouve dans notre manière de vivre, et que les gens que l’on a vus à l’écran sont un peu des artistes de la vie.
Quelles sont tes inspirations pour Narvalo ?
Comme je viens du cinéma guérilla avec le film Donoma, j’aime le cinéma du réel, partir du principe que si l’on a une caméra et un acteur, on a un film, A ce titre là, le travail de John Cassavetes est l’une de mes principales sources d’inspiration. Mais pour dire vrai, j’ai du mal à regarder des séries ou films autrement qu’avec un œil de spectateur.
Retrouvera-t-on Narvalo pour une saison 3 ?
Tout est une question de timing et il faudrait la faire rapidement, mais j’en ai très envie. J’aimerais beaucoup conclure la série sur une 3e saison avant de passer à d’autres projets, comme un long-métrage, ou peut-être une autre série. Ce qui est sûr c’est que j’aime écrire, tout dépend de mon interlocuteur et si celui-ci me laisse travailler le plus librement possible.