De quoi ça parle ?
1938. La tension est palpable à la conférence de Munich. Deux anciens amis, un fonctionnaire britannique et un diplomate allemand, agissent en coulisses pour révéler un secret nazi.
L’Étau de Munich, réalisé par Christian Schwochow et écrit par Ben Power d’après le roman de Robert Harris.
C’est avec qui ?
Pour camper les deux anciens amis qui vont tout faire pour éviter le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le réalisateur a choisi le Britannique George MacKay et l’Allemand Jannis Niewöhner. Le premier, vu notamment dans Pride et Captain Fantastic, a explosé avec son rôle de soldat dans 1917. Le second était, entre autres, à l’affiche de la série Berlin Station et du film Netflix Mute.
Les deux personnages ont affaire au Premier Ministre britannique de l’époque, Neville Chamberlain, incarné par le grand Jeremy Irons. Quant à Adolf Hitler, c’est Ulrich Matthes qui lui prête ses traits. Sandra Hüller (Toni Erdmann), August Diehl (Une vie cachée), Jessica Brown Findlay (Downton Abbey) et Alex Jennings (The Crown) complètent la distribution.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Si la Seconde Guerre mondiale est régulièrement représentée au cinéma, c’est bien moins souvent le cas de la conférence de Munich qui s’est tenue du 29 au 30 septembre 1938 alors que l’Allemagne s'apprêtait à envahir la Tchécoslovaquie. Et c’est principalement sur ces quelques jours sous tension, qui se sont conclus par les fameux accords de Munich, que se centre le long-métrage, mélangeant petite et grande histoire avec brio.
Les figures historiques (Chamberlain, Hitler…) se mêlent aux personnages créés par Robert Harris pour son livre dont est inspiré le film, notamment les amis Hugh et Paul. L’un est anglais, l’autre allemand et c’est lors de leurs études à Oxford qu’ils se sont liés d’amitié avant que des différends politiques, racontés en flashbacks, ne les éloignent en 1932.
Leur duo fonctionne à merveille, notamment grâce à l’interprétation très juste des deux comédiens et le spectateur ne peut qu’être inquiet pour eux quand ils se lancent à corps perdu dans une mission presque suicidaire pour éviter le déclenchement d’une nouvelle guerre. Le conflit à venir plane sur tout le long-métrage, et l’on a beau savoir que leurs efforts seront vains sur le long terme, on ne peut s’empêcher d’y croire pour eux.
Pour qui n’est pas au point sur les accords de Munich, le film explique bien la situation dans laquelle se trouvait le Royaume-Uni à ce moment de l’Histoire, Neville Chamberlain souhaitant à tout prix préserver la paix en Europe, quitte à pactiser avec le diable. Pas besoin donc d’être calé en la matière pour apprécier le film.
Thriller historique classique mais réussi, à la réalisation dynamique parvenant à tenir en haleine le spectateur, L’Étau de Munich pourrait concourir dans la catégorie Meilleur film Britannique des BAFTA, dont l’annonce des nominations aura lieu le 3 février. Il fait en tout cas partie des 20 finalistes.
L'Étau de Munich est disponible sur Netflix.