DE QUOI ÇA PARLE ?
J.R., un garçon sans père, passe des heures au sein du bar tenu par son oncle Charlie, un homme excentrique, déjanté et haut en couleurs qui représente la seule figure paternelle de son entourage.
Alors que la mère du garçon fait tout pour qu’il puisse accéder à des opportunités dont elle n'a jamais pu bénéficier – et ainsi quitter la maison délabrée de son propre père qui la soutient malgré lui - J.R. décide de poursuivre ses rêves personnels et professionnels avec courage et maladresse, tout en gardant toujours un pied dans le bar de son oncle Charlie.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
En mettant en scène un scénario adapté des mémoires à succès du journaliste et écrivain J.R. Moehringer, George Clooney livre une énième histoire de coming-of-age, un récit initiatique d’un jeune homme et de son passage à l’âge adulte. Si l’intrigue n’a rien de révolutionnaire, c’est dans ses interactions masculines que The Tender Bar tire toute sa force.
La vie de J.R. Moehringer, incarné jeune par un Daniel Ranieri plutôt touchant et plus vieux par un Tye Sheridan assez convaincant, a été marquée par l’absence d’un père DJ alcoolique et par l’amour de la littérature. C’est vers cette voie que le garçon se dirige et c’est grâce à l’écriture qu’il s’épanouit et fonce vers sa destinée.
J.R. peut compter sur le soutien de sa mère, courageuse, battante et sensible, luttant contre un cancer (Lily Rabe) et sur celui de son grand-père, un peu grincheux mais pas méchant pour un sou (Christopher Lloyd), qui les recueille et leur fournit une stabilité nécessaire.
Mon Oncle Charlie
Mais c’est surtout grâce à l’amour et la bienveillance de son oncle Charlie (Ben Affleck) que J.R. grandit et s’accomplit en tant qu’homme. Propriétaire du bar The Dickens, où se côtoient livres et bières et qui est un refuge pour le jeune garçon, Charlie devient la figure parentale majeure de J.R..
Et c’est dans cette relation qui déconstruit le modèle de masculinité toxique que J.R. connaissait avec son père biologique que le film puise toute sa puissance émotionnelle.
Cela grâce à la performance magistrale et sincère de Ben Affleck, qui s’est glissé avec aisance dans les chaussures de ce sage excentrique, idole et pédagogue. Sous le regard de George Clooney, l’acteur incarne à la perfection cet oncle un peu à part dans les années 70 et se révèle être le rayon de soleil de The Tender Bar.
On a connu George Clooney plus inspiré dans sa réalisation mais lorsque Ben Affleck est à l’écran, la mise en scène est plus précise, l’ambiance plus affectueuse et l’histoire plus profonde. Au final, The Tender Bar se révèle être un film assez feel good, avec une morale convenue mais une grande chaleur et un optimisme bienvenus.