DE QUOI ÇA PARLE ?
Le mariage de la princesse Diana et du prince Charles s'est terni depuis longtemps. Bien que les rumeurs de liaisons et de divorce abondent, la paix est ordonnée pour les festivités de Noël au domaine de la reine à Sandringham. Il y a à manger et à boire, à tirer et à chasser. Diana connaît le jeu. Mais cette année, les choses seront bien différentes. Spencer est une illustration de ce qu’il aurait pu se passer pendant ces quelques jours fatidiques.
Spencer, écrit par Steven Knight et réalisé par Pablo Larraín.
C’EST AVEC QUI ?
Pour camper la “princesse des cœurs”, le réalisateur Pablo Larraín jette son dévolu sur Kristen Stewart, une des actrices les plus populaires de sa génération. Devant la caméra depuis son enfance, elle est notamment devenue une star planétaire grâce à la saga Twilight.
À ses côtés, le très British Timothy Spall (Mr. Turner, Harry Potter) incarne le majordome Alistair; Sean Harris (Le Roi, Prometheus) le cuisinier Darren et Sally Hawkins (La Forme de l’eau) joue Maggie, confidente et oreille attentive de l’héroïne tourmentée.
Du côté de la famille royale, Jack Farthing (The Lost Daughter, The Riot Club) prête ses traits à un jeune prince Charles; l’actrice Stella Gonet (Nicholas Nickleby) interprète la reine Elizabeth II et Richard Sammel (Inglourious Basterds), le prince Philip.
ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?
Depuis le dernier chapitre de Twilight, phénomène vampirique adoré par certains et méprisé par d’autres, Kristen Stewart n’a cessé de prendre des risques. À l'exception de quelques films, elle s’est principalement orientée vers le cinéma d’auteur, croisant la route des plus grands réalisateurs : Ang Lee, Kelly Reirchardt, Olivier Assayas ou encore David Cronenberg.
Spencer, film du Chilien Pablo Larraín, offre un tournant à sa carrière. Débarrassée des préjugés qui pesaient encore sur ses épaules, l’actrice signe son meilleur rôle. Elle est Diana Spencer, aussi connue sous le nom de Lady Di. Le réalisateur suit la princesse pendant trois jours alors qu’elle se rend dans le château de Sandringham pour fêter Noël avec sa belle-famille.
Vingt-cinq ans après sa mort, Diana suscite toujours autant la fascination. La preuve, son destin tragique continue d’être raconté sur le grand et petit écran, avec, notamment, la série The Crown. Ici, le cinéaste emprunte un tout autre chemin. Il propose un vrai point de vue sur l’icône et choisit une période précise - un an avant l'annonce de la séparation du couple - pour en créer un thriller.
Loin d’être le biopic dramatique et cliché auquel on pourrait s’attendre, le film utilise même les codes de l’horreur pour infuser une tension anxiogène et un malaise palpable. Grâce à la photographie de la Française Claire Mathon et l’utilisation du son, Spencer dévoile sa vraie nature. Le château devient un décor angoissant, aux allures de l’Overlook Hotel dans Shining, les employés, eux, agissent comme une armée de fantômes et la famille comme des bourreaux.
Dans ce piège infernal, qui se referme peu à peu, l’héroïne cumule les crises d’angoisse, découvre des rideaux cousus dans sa chambre et se voit privée de son assistante favorite. La mise en scène inspirée de Pablo Larraín rend ce cauchemar encore plus intense, mais c’est sans compter sur l’interprétation de Kristen Stewart. Sa première apparition peut décontenancer, mais ce n’est qu’une question de minutes avant que la star ne disparaisse complètement derrière son personnage.
Le scénario de Spencer est simple, le réalisateur l'admet lui-même, mais ce sont les images fantomatiques, le souffle romanesque et le talent de son actrice principale qui font de cette œuvre un film à part. Une immense réussite.
Spencer est disponible sur Amazon Prime Video.