De quoi ça parle ?
À travers cette aventure fantastique et épique basée sur la légende arthurienne intemporelle, The Green Knight raconte l'histoire de Sir Gawain, le neveu téméraire et têtu du roi Arthur, qui se lance dans une quête audacieuse pour affronter le chevalier vert éponyme, un gigantesque étranger à la peau émeraude qui met à l’épreuve le courage des hommes.
Gawain doit ainsi affronter des fantômes, des géants, des voleurs et des comploteurs qui feront de son voyage une quête d’identité lui permettant de prouver sa valeur aux yeux de sa famille et de son royaume en affrontant son plus grand adversaire.
The Green Knight, un film écrit et réalisé par David Lowery avec Dev Patel, Alicia Vikander, Sean Harris…
C’est avec qui ?
Dev Patel incarne Gawain, Gauvain en français, le neveu du roi Arthur. Il mène sa vie en dilettante jusqu’à sa rencontre avec le chevalier vert qui va le contraindre à prendre ses responsabilités, mais surtout à se trouver.
Face à lui, Alicia Vikander compose deux personnages : Essel, une jeune femme issue du peuple avec laquelle Gauvain entretient une relation, et la Lady, une femme savante chez qui il trouve refuge et dont la rencontre va le troubler.
Au cours de son périple, qui s’apparente à un voyage initiatique, Gauvain va faire la rencontre de toutes sortes de personnages. Sa mère est incarnée par Sarita Choudhury connue pour son rôle dans Homeland. C’est Sean Harris (Mission Impossible) qui prête ses traits au roi Arthur.
On croise aussi Joel Edgerton dans le rôle de l’époux de la Lady. Plus surprenante, la participation de Patrick Duffy (Dallas, Notre belle famille) qui prête sa voix au renard qui accompagne Gauvain sur une partie de son chemin.
Ça vaut le coup d’œil ?
Avec The Green Knight, le réalisateur David Lowery (The Old Man & The Gun et A Ghost Story) revisite à sa manière, très personnelle, le roman de chevalerie "Sire Gauvain et le chevalier vert" datant de la fin du XIVème siècle qui s’inscrit dans la légende arthurienne.
Tel qu’il nous le présente, Gauvain n’a rien d’un héros. Il est paresseux, mène une vie de plaisirs, vit avec sa mère, méprise l’église et semble n’avoir aucune idée de qui il est ou de ce qu’il veut dans la vie. Dans un film contemporain, c’est l’incarnation parfaite du loser mais qui va devoir se révéler en tant que héros.
Voire un super-héros. Car la cinématographie du film – par ailleurs superbe – convoque cette imagerie d’une mythification propre à l’univers des super-héros. Lowery a refaçonné le matériau d’origine pour en faire une origin story de comic-book dans laquelle un homme ordinaire atteint la grandeur en surmontant une épreuve décisive ou en vainquant un ennemi. Le tout, avec la griffe "auteur".
Le défi
Dans ce cas, cet ennemi est le chevalier vert (Ralph Ineson), une créature menaçante qui apparaît le jour de Noël à la cour du roi Arthur (Sean Harris), pour défier l'un de ses hommes à un jeu bizarre. Tout chevalier capable de lui porter un coup gagnera sa hache verte mais devra se rendre à la chapelle verte le Noël suivant et recevoir un coup équivalent en retour.
Gauvain, dans un rare moment de courage qu'il va vite regretter, se porte volontaire pour relever le défi, décapitant rapidement le monstre à l'aide de l'épée de son oncle, Excalibur. Mais le chevalier vert se relève simplement, et repart avec sa tête entre les mains avec un rire tonitruant, donnant rendez-vous à Gauvain dans un an.
Peu avant l’échéance, Gauvain, toujours aussi peu sûr de lui mais devenu célèbre malgré lui après cet épisode, décide de partir à la recherche de la chapelle où vit le chevalier vert. Il entame alors un voyage juché d’obstacles à travers le pays. Son périple se mue en un voyage hallucinogène où il croise des géants, un renard qui parle et un fantôme qui lui demande d’aller chercher sa tête au fond d’un lac.
Cet univers, aussi fascinant que dérangeant, est magnifiquement mis en images. Leur caractère poétique et effrayant en constitue le principal attrait. Jusqu’à un certain point. Le stylisme maniaque de Lowery et son plaisir personnel prennent le pas sur le plaisir du spectateur. Sur les 2h10 que dure le film, il aurait pu en couper un bon tiers.
Il reste néanmoins des images hypnotiques et une proposition forte qui confine à la bravoure. La prestation de Dev Patel est, elle aussi, à mettre en exergue. Il déconstruit avec habileté le mythe du chevalier en en faisant un pleutre qui se défile à la moindre occasion. C’est à force d’humanité et de reculades qu’il tisse petit à petit l’étoffe de son héros à la dernière seconde.