À première vue, c’est une comédie sympathique mais c’est un véritable drame qui se cache derrière l’histoire de The Shrink Next Door, d’autant plus qu’elle est vraie. Dans les années 1980, Marty – interprété par Will Ferrell – est l’héritier de la florissante affaire familiale. Profondément mal dans sa peau, et excessivement peu sûr de lui, il finit par consulter un psychiatre, Ike Herschkopf – joué par Paul Rudd – qui tire profit de ses faiblesses pour littéralement lui voler sa vie.
The Shrink Next Door, une série écrite par Georgia Pritchett et réalisée par Michael Showalter avec Paul Rudd, Will Ferrell, Kathryn Hahn, Casey Wilson…
AlloCiné : Quelle fut votre réaction face à cette histoire basée sur des faits réels ?
Georgia Pritchett : J’ai vraiment été étonnée et intriguée par cette histoire qui a été l’objet d’un podcast. J’ai vraiment pensé que c’était une histoire de fou, ce qui est ironique pour une série avec un tel titre. Je pense qu’avec cette folle période de pandémie, cette histoire est encore plus vraisemblable et pourrait arriver à n’importe qui. Surtout si vous êtes quelqu’un d’isolé, seul et tenaillé par la peur. En fait, je pense que nous pourrions tous être Marty Markowitz, joué par le brillant Will Ferrell.
Michael Showalter : J’ai moi aussi été tout de suite conquis par le podcast à l’origine de notre série. La possibilité d’en faire une fiction était une évidence. D’autant que je vis à New York et que j’ai passé pas mal de temps dans les Hamptons où se déroule notre histoire. J’ai rencontré nombre de personnes qui ressemblent à nos protagonistes. J’ai moi-même suivi une thérapie pendant des années et donc je connais bien le monde des psychiatres et je peux comprendre que certains puissent tomber dans la dérive manipulatrice de leurs patients, comme ici avec Marty qui devient la victime d’Ike (Paul Rudd, ndlr).
Casey Wilson : Je me souviens de mon grand étonnement à l’écoute de ce podcast. Je n’en croyais pas mes oreilles.
Kathryn Hahn : C’était totalement hallucinant cette histoire. Et tellement addictif que je n’ai pu m’empêcher de suivre chaque épisode du podcast. Ça a été une bonne surprise de pouvoir faire partie de cette adaptation en série.
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Est-ce que ça a été un certain défi de trouver le ton juste au niveau de l’écriture de cette série ?
Georgia Pritchett : Effectivement car il ne s’agit pas de savoir qui est responsable du "crime" mais plutôt de comprendre pourquoi et comment ceci a pu se passer. L’idée n’était pas de se mettre en position de juge vis à vis des actions de Ike (Paul Rudd). J’ai tenté de me mettre dans la peau de ce dernier pour comprendre comment et pourquoi il arrive à faire ce qu’il fait. Tout ceci doit forcément venir d’une expérience personnelle douloureuse. Il est à la fois coupable et victime. J’ai donc tenté d’écrire le personnage de Ike de manière à ce que l’on soit autant attiré par son charme que repoussé par ses manières d’agir peu scrupuleuses.
Au final, quelle est la morale de cette histoire ?
Georgia Pritchett : Je ne sais pas si on peut parler de morale mais c’est clair que pour moi, c’est une série qui montre que l’esprit humain triomphe toujours sur le mal. C’est donc une série pleine d’espoir, l’espoir de s’en sortir et de finir par réussir sa vie. Après la pluie, vient toujours le beau temps et le soleil.
Michael Showalter : Pour moi, c’est l’idée qu’il faut se méfier des fausses idoles, des charlatans vous promettant la lune. Il faut apprendre à se méfier des autres et ne jamais tout leur donner et leur révéler tous vos secrets, au risque de tomber sous leur emprise. Il faut savoir, je crois, être lucide avec soi-même et ne jamais perdre le sens de qui l’on est. Et même dans des moments de doute il ne faut pas se perdre dans les autres. La vie est une recherche d’équilibre tellement délicate.
