De quoi ça parle ?
Dans les années 1990, une jeune femme rêvant d'écriture se fait embaucher comme assistante de l'agente littéraire de J.D. Salinger.
Mon année à New York, un film écrit et réalisé par Philippe Falardeau d’après le roman éponyme de Joanna Rakoff avec Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Douglas Booth…
Un petit air du Diable s’habille en Prada
Si vous avez aimé Le Diable s’habille en Prada et êtes fan de J.D. Salinger alors Mon année à New York est fait pour vous. Le film plonge dans les années 1990, le style est déjà vintage et il plane un air de nostalgie. Margaret Qualley joue Joanna Rakoff, une jeune femme fraîchement diplômée qui aspire à devenir écrivain. Mais au lieu de ça, elle décroche un job d’assistante d’agent littéraire.
Elle se retrouve à travailler pour la redoutable Margaret – incarnée avec grâce et fermeté par Sigourney Weaver – qui se trouve être l’agent de J.D. Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœur, une œuvre fondatrice qui a bouleversé la vie de milliers de lecteurs, écrite par un homme qui vit désormais coupé du monde.
Margaret est une femme de tête qui dirige son agence à la baguette. Toujours impeccablement habillée, le brushing et la mèche blanche toujours parfaitement en place, un brin snob et de temps en temps cassante, elle rappelle à bien des égards une certaine Miranda Priestly…
Joanna, elle, est pleine d’entrain et de passion mais se sent un peu en décalage dans cette agence où les ordinateurs sont proscrits et où tous les courriers sont tapés à la machine. Et de temps à autre, lorsqu’elle décroche le téléphone, elle se retrouve avec J.D. Salinger au bout du fil qui cherche à joindre Margaret et qui papote gentiment avec Joanna en l’appelant Susanna.
Le film ne manque pas de charme et propose même quelques jolies petites séquences oniriques inattendues. Margaret Qualley incarne Joanna avec beaucoup de fraîcheur et donne à voir encore un autre versant de son talent. Sigourney Weaver est comme d’habitude impériale. Mais il manque un petit quelque chose à ce film qui enlève le sentiment d’être devant une œuvre un peu trop lisse et anecdotique.
Les intentions de Philippe Falardeau, scénariste et réalisateur du film, manquent de clarté quant au cœur réel du sujet. S’agit-il d’une énième déclaration d’amour à Salinger ? d’un film initiatique sur la naissance d’un écrivain ? Le réalisateur peine à choisir et risque de perdre le téléspectateur en chemin.