DE QUOI ÇA PARLE ?
Les rues de Paris sont vides et silencieuses. Alors que certains ont préféré fuir la capitale, sept familles sont restées confinées dans un immeuble du 11ème au 8 rue de l’humanité avec entre autres ; une patronne de bistrot qui cherche le moyen de rester ouvert. Un scientifique ambitieux qui veut trouver le vaccin et ne plus jamais s’occuper d’analyses d’urines. Un hypocondriaque en panique mais heureux d’avoir enfin raison, sa femme avocate qui se bat pour concilier vie professionnelle et vie de famille, un coach sportif en ligne qui grossit au fil des semaines, sa fiancée enceinte qui fait le buzz en devenant chanteuse anti Covid, un riche self-made-man désespéré de ne pas avoir le niveau scolaire de son fils de 8 ans… et deux enfants de 8 et 10 ans qui, grâce au confinement, vont tomber amoureux.
8 Rue de l’Humanité, réalisé par Dany Boon, écrit par Dany Boon et Laurence Arné.
Disponible sur Netflix
QU'EN PENSE LA PRESSE ?
Au box-office, Dany Boon est le roi de la comédie à la française. Son dernier film sorti dans les salles, La Ch’tite famille, avait rassemblé plus de 5 millions de spectateurs. Trois ans plus tard, l’acteur et réalisateur présente son septième long métrage, 8 Rue de l’Humanité, sur la plateforme Netflix. Après le succès de Murder Mystery, comédie dans laquelle il partageait l’affiche avec Jennifer Aniston et Adam Sandler, cette première collaboration avec la plateforme sonne comme une évidence.
Pour ce nouveau projet, Dany Boon s’inspire de la pandémie de Covid-19 et plus particulièrement du confinement. Il raconte le destin de plusieurs personnages, tous rassemblés dans un même immeuble parisien. Du côté de la presse, le film n’a pas fait l’unanimité. Critique pour Télérama, Frédéric Strauss reproche à l’acteur et cinéaste de ne pas sortir “de sa zone de confort”. “Dans ce film confiné sur la crise sanitaire, l’humoriste se contente du moindre effort, en roi fainéant de la comédie”, écrit-il.
Même son de cloche pour Le Parisien et le journaliste Renaud Baronian. Ce dernier pointe du doigt la maladresse de cette comédie, provoquant davantage “la gêne plutôt que le rire”. Chez Le Figaro, Julia Baudin regrette que le sujet de la pandémie soit survolé, “en accumulant des clichés”. Simon Riaux d'Écran Large étrille la mise en scène du réalisateur : “Saluons l’absolue placidité avec laquelle, durant 2h06, sa caméra nous rappelle que la vie peut être un grand rien.”
Les avis sont plus mesurés pour LCI, qui souligne que “la satire gagne en épaisseur dans sa dernière partie lorsqu’elle prend une tournure dramatique inédite”. Thibault Liessi du Progrès précise que le film est “imparfait” et “long”, mais ajoute : “on est presque tenté de tout pardonner à un film où on voit un savant fou faire un massage cardiaque à un cochon d'Inde.”
Christophe Caron de La Voix du Nord met en avant l’humour et l’humanité de la comédie : “On rit, mais on sourit aussi beaucoup dans cette expérience gentiment cathartique (ça va parler à tout le monde) qui ne se résume pas à une farce”.
À l’étranger, notamment en Belgique, du côté du quotidien La Libre, la journaliste Karin Tshidimba explique “le film aurait dû miser sur davantage de rythme, de surprises et de mordant et sur une mise en scène moins convenue”. Au Canada, Marc-André Lussier de La Presse note que “les intentions sont nobles”, mais reproche à 8 rue de l’Humanité sa “caricature”, “l’émotion forcée” et ses “excès de sentimentalisme”.