De quoi ça parle ?
Audrey, 35 ans, unique rescapée d'un mystérieux tueur en série qui a sévi dans la région de Biarritz 16 ans plus tôt, est brutalement ramenée à son passé par un nouveau crime : une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée sur la côte basque.
Rien ne relie ce meurtre à la série de crimes commise au début des années 2000 par celui qu’on surnommait alors le tueur d’Itsas. Pourtant, Audrey en est certaine : Itsas est de retour. Pour le prouver, Audrey va devoir affronter son passé, ses mensonges. Car cette nuit-là, lorsqu’elle a croisé la route du tueur, elle a menti. Sur tout. A tout le monde.
Chaque mercredi à 21h05 sur France 2 dès le 6 octobre, et disponible en intégralité sur Salto
C'est avec qui ?
Après Les Bracelets rouges, Le Bazar de la charité, et Je te promets, c'est sur France 2 que l'on retrouve la comédienne et chanteuse Camille Lou dans la peau d'Audrey, l'héroïne de J'ai menti, qu'elle interprète à deux époques différentes de sa vie.
Face à elle, Thierry Neuvic (Mafiosa) et Marilyn Lima (Skam France) incarnent les deux flics en charge de l'enquête, respectivement en 2003 et 2019, tandis qu'Annelise Hesme (Nina), Hubert Delattre (Zone blanche), Natalia Dontcheva (Infidèle), Roxane Bret (Sam), Hélène Seuzaret (No Limit), Stéphan Guérin-Tillié (Les Innoncents), Christopher Bayemi (Luther), Oscar Berthe (Munch), et Prudence Leroy (Plus belle la vie) complètent le casting de cette mini-série.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Réalisée par Frédéric Berthe (Pour Sarah) et écrite par Olivier Pouponneau et Bénédicte Charles, qui ont précédemment travaillé sur Mirage, J'ai menti avait de quoi intriguer sur le papier, avec son tueur en série qui réapparaît après avoir passé plus de quinze ans sans faire de victime, et son héroïne survivante qui n'a pas dit toute la vérité au sujet de la nuit où elle lui a échappé. Et qui vit depuis avec une culpabilité dont elle a bien du mal à se défaire.
Le résultat, qui oscille entre drame et polar à grosses ficelles, est pourtant loin du thriller efficace et novateur que l'on attendait. Passé un début de premier épisode plutôt prenant, qui pose les bases du récit et raconte le drame - puis le mensonge qui en a découlé - qui ont scellé le destin d'Audrey et des (nombreux) personnages de la série, J'ai menti perd de sa force et accumule les invraisemblances, les problèmes scénaristiques, et les longueurs.
Un manque de rythme et des défauts narratifs qui rendent l'ensemble des six épisodes assez laborieux à suivre. Pourtant, J'ai menti aborde des thématiques fortes comme la mémoire, la culpabilité, ou la place donnée à la parole des victimes et des survivant.e.s, qui ne sont pas si souvent au coeur des polars et autres sagas qui foisonnent à longueur d'années sur le petit écran.
Malheureusement, celles-ci sont un peu trop survolées et reléguées au second plan au profit de rebondissements peu inspirés et vus et revus, à l'image de la "révélation" du lien de parenté entre les deux flics (sinon cela n'aurait pas été marrant) ou de la liaison forcément inévitable entre Audrey et l'enquêteur incarné par Thierry Neuvic.
J'ai menti, qui aurait certainement mérité d'être resserrée sur quatre épisodes au lieu de six, vaut finalement surtout pour les magnifiques paysages de la côte basque, très bien mise en valeur par la caméra de Frédéric Berthe. Et pour la prestation de Camille Lou, qui s'en sort avec les honneurs dans un rôle complexe et parvient à camper de manière crédible l'héroïne de la série à l'âge de 19 ans, en 2003, et à 35 ans, en 2019. Ce qui n'est pas évident, tant le ridicule peut facilement guetter lors de tels grands écarts d'âge.
Les autres comédiens, eux, livrent des partitions plus inégales, mais la série bénéficie tout de même de la jolie alchimie entre Thierry Neuvic et Camille Lou, ainsi que d'une belle énergie au sein du commissariat, notamment dans le binôme formé par Marilyn Lima et Oscar Berthe.
À cela s'ajoute une fin qui a le mérite de ne pas forcément nous emmener là où l'attendait, après une série de fausses pistes un peu trop évidentes. Mais ce dénouement, quelque peu expédié, aurait gagné à être approfondi et à nous offrir le face à face que l'on était en droit d'espérer. Et surtout, tout cela ne change rien à la sensation de déception, et d'ennui, souvent, qui se dégage de l'ensemble des six épisodes de la nouvelle série de France 2 qui prouve qu'une bonne idée ne fait pas toujours pour autant une fiction réussie.