The Guilty sur Netflix : pourquoi le tournage a été si compliqué ?
Thomas Desroches
Thomas Desroches
-Journaliste
Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

Disponible sur Netflix, "The Guilty' d'Antoine Fuqua, remake du film danois de Gustav Möller, a connu un tournage pas comme les autres. Consignes à distance, restrictions sanitaires, acteurs connectés... Le thriller a été un défi à filmer.

Netflix

Onze jours. C’est la durée du tournage de The Guilty, quatorzième long métrage d’Antoine Fuqua. Il faut dire que le thriller n’a pas la même ambition que les autres projets du réalisateur. Ici, pas de cascades, ni d’explosions et autres effets spéciaux, mais plutôt un décor unique avec un seul personnage à l’écran, joué par Jake Gyllenhaal. Si le tournage du film n’était pas démesuré, il ne s’est pas déroulé sans contraintes.

Identifié cas contact juste avant le premier clap, le cinéaste Antoine Fuqua n’a pas pu mettre un pied sur le plateau. Il était forcé de rester isolé dans un camion, garé à quelques mètres des lieux. Pour diriger à distance, le véhicule était équipé de moniteurs, d'ordinateurs et de caméras miniatures. Le réalisateur, lui, pouvait communiquer avec son premier assistant et l’acteur principal grâce à des talkies-walkies.

Pour se rencontrer, Jake Gyllenhaal devait sortir du plateau et trouver un stratagème afin d'échanger avec le metteur en scène sans l’approcher. Interviewé par le média The Verge, l’acteur, amusé, raconte : “Quand nous changions la lumière et que cela prenait plus de 20 minutes, je sortais dehors et je grimpais sur une échelle posée contre le mur. Antoine ouvrait la porte de son van et, comme dans Roméo et Juliette, on se parlait de loin, moi à la hauteur du mur sur une échelle et lui dans la rue.”

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Les autres interprètes du film, d’Ethan Hawke à Peter Sarsgaard, travaillaient en direct de chez eux. Tous étaient connectés sur FaceTime ou Zoom pour jouer leurs dialogues avec Jake Gyllenhaal. Ce dernier explique s’être senti “esclave de la technologie” sur le tournage. “Nous étions sans cesse en train d’apprendre à mesure que le tournage avançait, se remémore-t-il. Je crois que nous avons eu une panne le onzième jour, mais nous avions déjà fini.

Même si le film était dans la boîte en moins de deux semaines, l’acteur a mal vécu son expérience dans la peau de son personnage, immobile. "J'avais des difficultés à ne plus bouger, fait-il savoir. C'est complexe de créer de l'intensité, de générer de l'énergie, après 10 heures assis sur une chaise à écouter." Après The Guilty, Jake Gyllenhaal sera à l'affiche d'Ambulance, le nouveau projet de Michael Bay. Autre film, autre ambiance.

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