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    Directrice sur Netflix : que vaut la nouvelle série satirique de Sandra Oh ?
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    -Journaliste streaming
    Elle avait attendu avec impatience l’arrivée de Netflix et s’était inscrite dans l’heure pour dévorer la première saison de Daredevil. Depuis, elle suit de près ce qui sort chaque semaine sur la plateforme pour se faire des soirées binge-watching et vous conseiller le meilleur des sorties streaming.

    Disponible depuis quelques jours sur Netflix, Directrice marque la première collaboration entre Sandra Oh et la plateforme de streaming. On a vu quelques épisodes et on vous dit ce que ça vaut ...

    De quoi ça parle ?

    Le docteure Ji-Yoon Kim prend la tête du Département d'anglais de la prestigieuse université américaine de Pembroke. Première femme à occuper ce poste et personne de couleur (un fait rare au sein du corps enseignant de cette université), Ji-Yoon doit relever plusieurs défis inédits.

    C’est avec qui ?

    Chouchou des fans de Grey’s Anatomy, Sandra Oh fait un parcours sans faute depuis son départ de la série en 2013. En attendant la saison 4 de l’excellente Killing Eve, on la retrouve en tête d’affiche de la série satirique The Chair/Directrice. Elle y donne notamment la réplique à Jay Duplass (scénariste, acteur, réalisateur et frère de Mark) que l’on a vu dans Search Party et Transparent. On reconnaîtra aussi Bob Balaban dans le rôle d’un professeur d’anglais d’un ancien temps ainsi que l’hilarante Holland Taylor (Mon Oncle Charlie).

    Ça vaut le coup d'œil ?

    Netflix est resté très discret en France sur le lancement de  Directrice, malgré le capital sympathie de Sandra Oh. Il faut dire que cette nouvelle série créée par l’actrice Amanda Peet (Togetherness, The Good Wife) soulève des problématiques très américano-américaines en nous plongeant au coeur d’un département d’anglais en déperdition : les cours et les profs sont vieillissants, les inscriptions sont au plus bas et notre héroïne est missionnée par le doyen pour redynamiser le service, quitte à envoyer certaines personnes à la retraite. 

    Directrice se pose en satire et joue avec humour de cela. Quand elle doit présider sa première réunion, Ji-Yoon Kim se retrouve face à une dizaine de professeurs aux cheveux grisonnants, plus préoccupés par les médicaments qu’ils doivent prendre que par ce qui est dit. Mais la série s'attaque en filigrane à un sujet intéressant, celui de la place des minorités au sein de l’académie. Et Sandra Oh est la meilleure ambassadrice pour cela. 

    L’actrice a souvent pris la parole dans les médias pour dénoncer le racisme à Hollywood, tout en étant consciente de la chance qu’elle avait de recevoir des propositions de rôle. Et cela se retrouve dans la série, notamment dans cette scène où elle reproche au doyen le manque de diversité au sein de l’université, autant du côté des élèves (87% d’étudiants blancs) que du côté des professeurs (elle est la seule asiatique du corps enseignant). 

    Directrice
    Directrice
    Sortie : 2021-08-20 | 30 min
    Série : Directrice
    Avec Sandra Oh, Jay Duplass, Holland Taylor
    Spectateurs
    3,1
    Voir sur Netflix

    Le personnage de Nana Mensah (Yaz) n’est d’ailleurs pas en reste. Bientôt titulaire après 10 ans au sein de l’académie, elle se fait tout de même "mansplainer" au sein de son propre cours lorsque l’un de ses collègues masculins lui demandent de jouer les assistantes en distribuant les copies pendant qu’il fait la classe … (épisode 2). Ces deux personnages doivent composer en tant que minorité mais aussi en tant que femmes, qui sont continuellement obligées de faire leurs preuves face aux hommes.

    Malgré ces quelques fulgurances, on reprochera à la série de ne pas s’attaquer au sujet plus en profondeur comme un Dear White People le réussit si bien, et de parfois le faire passer au second plan. Elle oublie aussi parfois le côté humour et satire pour brosser un portrait plus humain des personnages : Bill et son deuil/addiction à l’alcool, Ji-Yoon et sa relation désastreuse avec sa fille adoptive… des moments qui ne tombent malheureusement pas toujours à point nommé et qui font retomber l’ambiance.

    La première saison de Directrice est en demi-teinte : si la série a des points forts (sa distribution, son écriture), elle se cherche encore dans le ton et la manière d’aborder les sujets. Elle n’est pas la comédie de bureau que certains médias ont présenté mais on espère qu’elle le deviendra en saison 2, si Netflix décide de lui offrir sa chance. 

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