Netflix avait l’ambition de faire de 6 Underground son Fast & Furious, soit un bandit manchot qui ferait tomber le jackpot à chaque tirage. Malgré le succès du film, l’aventure de Ryan Reynolds et son équipe s’arrête prématurément.
La décision est d’autant plus étonnante que Netflix rechigne à admettre ses erreurs. En effet, la firme de Ted Sarandos communique régulièrement sur des audiences mirifiques – qu’il faut toujours prendre avec des pincettes – car elles comptent comme "vu" un programme qui ne l’aurait été que lors des deux premières minutes.
On se réjouit alors d’apprendre que Scott Stuber, à la tête du département des films de Netflix, a finalement admis que le blockbuster à 150 millions de dollars de Michael Bay est un fiasco créatif malgré d’excellentes audiences.
Difficile de ne pas être d’accord avec lui. Malgré une jolie distribution (Ryan Reynolds, Mélanie Laurent, Dave Franco…), 6 Underground n’aura pas su laisser sa marque dans l’histoire de la pop culture. Sorti au mois de décembre, comme bon nombre de superproductions Netflix, il atteint la quatrième place des films originaux Netflix les plus regardés avec 83 millions de vues au cours de ses quatre premières semaines.
Des chiffres qui n'empêchent pas un certain réalisme. Dans une interview accordée à Variety, Stuber a avoué que 6 Underground était une déception :
Nous n’avions pas l’impression d’avoir réussi ce film d’un point de vue créatif. Ça a été un hit, mais en fin de compte, nous n'avions pas l'impression d'avoir marqué suffisamment de points pour justifier une suite. Il n'y avait tout simplement pas cet amour profond pour ces personnages ou cet univers.
On peut légitimement se demander combien de personnes, sur les 83 millions de vues, ont regardé au-delà de deux minutes. Car, pour renouveler une série, Netflix s’assure que la saison a été regardée jusqu’au bout.
6 Underground a globalement reçu de mauvaises critiques. Nombre d’entre elles ont souligné que le film était presque inintelligible, donc il n'est pas surprenant d’apprendre qu'il n'y aura pas de suite. Mais il est en revanche intéressant d'entendre le chef du département des films de Netflix motiver sa décision par un argument créatif.
C'est l'occasion de (re)voir le Faux raccord consacré en partie au film de Michael Bay :