Alors qu'elle a fait ses armes dans les séries pour ado, telles que Sex Education et Daybreak sur Netflix, Kate Herron se retrouve à chapeauter la réalisation de Loki, la nouvelle série mastodonte des studios Marvel sur Disney+. Comment la cinéaste britannique a-t-elle réussi à taper dans l’œil de Kevin Feige ? Avec beaucoup de persévérance, comme elle nous l'a expliqué en interview :
"J'adore Loki, comme beaucoup de monde. J'adore les méchants, surtout ceux qui sont bien écrits. Je pense que c'est l'un des meilleurs personnages et que la performance exceptionnelle de Tom [Hiddleston] est basée sur l'empathie, l'esprit et le charme. Quand j'ai su que Marvel préparait une série sur ce personnage, j'ai tout fait pour en être. Je les ai harcelés pour les rencontrer.
Je sais que je viens du drame pour ados, mais j'adore Marvel. J'ai insisté, ils ont accepté de me rencontrer et j'ai foncé. J'ai parlé de ce que j'aime dans le personnage à la fois dans les comics et dans le MCU. J'ai parlé de la TVA (Time Variance Authority), qui est au coeur de la série. J'ai préparé une énorme présentation, du design à la musique en passant par la mise en scène, et ça les a intéressés. Heureusement pour moi."
Il faut dire que Kate Herron n'a pas fait les choses à moitié pour convaincre Kevin Feige et Marvel de lui faire confiance pour la série Loki. Celle qui a étudié la production cinématographique à l'Université des arts créatifs de Farnham Surrey a demandé à ses agents d'appeler Marvel tous les jours jusqu'à ce qu'elle obtienne un rendez-vous. Une stratégie payante selon le producteur Kevin Wright, qui explique au Los Angeles Times :
"C'était tellement excitant de voir quelqu'un pourchasser ce projet. Ça semble fou de voir qu'ils étaient si enthousiastes chez Marvel, de voir quelqu'un autant motivé. Mais c'était les balbutiements de Disney+, les gens étaient hésitants et ne savaient pas à quoi aller ressembler ce projet de plateforme."
Kate Herron a alors obtenu un rendez-vous avec les producteurs Kevin Wright et Stephen Broussard pour lequel elle a présenté des tas d'images et de clips pour illustrer sa vision des scripts. Le petit entretien a finalement duré quatre heures et a permis à la réalisatrice de marquer les esprits.
Je voulais vraiment que Loki soit une lettre d'amour à la science-fiction.
Tant est si bien que les producteurs l'ont aidée à préparer son rendez-vous avec Kevin Feige. La réalisatrice a rassemblé une bible de 60 pages d'idées pour les personnages, les histoires, les références visuelles, les musiques, etc. Ses influences en termes de science-fiction, diverses et solides, lui ont permis avec son chef décorateur Kasra Farahani d'imaginer un univers brut, futuriste et intelligent.
Parmi ses références en la matière, Kate Herron nous a cité "Metropolis, Brazil, Alien, Blade Runner, Le Guide du voyageur galactique". La réalisatrice avait tout l'univers de la série en tête et une volonté forte, comme elle nous l'a indiqué : "Je voulais vraiment que Loki soit une lettre d'amour à la science-fiction". Le pari est réussi.