Enfin en salle ce 9 juin, L’Oubli que nous serons est le nouveau long-métrage de Fernando Trueba, connu notamment pour ses films Belle Epoque, qui lui a valu l'Oscar du meilleur film étranger en 1994, et La Fille de tes rêves.
Le réalisateur espagnol adapte un immense succès et chef-d’oeuvre littéraire qui dresse le portrait du docteur Hector Abad Gomez, un médecin militant assassiné à Medellín en 1987.
Le portrait d’un militant colombien
L’auteur du roman n’est autre qu’Héctor Abad Faciolince, le fils du docteur, qui raconte comment son paternel humaniste et militant des droits de l’Homme s’est battu contre les violences politiques et l’invasion des narco-trafiquants au péril de sa vie dans les années 1970 et 1980 en Colombie. Fernando Trueba a expliqué à AlloCiné qu’adapter ce roman inspiré de faits réels était pour lui un "devoir" :
"Au début, j’aimais trop le livre pour l’adapter. Mais finalement je me suis dit que si je ne faisais pas ce film, j’allais le regretter. L’histoire et les personnages étaient trop beaux pour ne pas le faire. C’était presque un devoir. Et revenir sur ma première impression a été l’une des meilleures choses que j’ai fait dans ma vie."
C’est son frère David Trueba, romancier, scénariste, metteur en scène et journaliste qui a travaillé sur l’adaptation, "une grande chance" selon le réalisateur qui estime que son travail est magnifique. Pour honorer certains grands moments du récit, Fernando Trueba a choisi de mettre l’accent sur quelques séquences en noir et blanc, un choix instinctif :
"Le film était comme ça dans ma tête, déjà bien avant de le faire. Une partie en couleur et l’autre en noir et blanc. Je me suis laissé guider par mon instinct."
A travers le portrait du docteur Hector Abad Gomez, Fernando Trueba livre également une chronique familiale ensoleillée et criante de vérité tout en explorant l’Histoire d’un pays marqué par la violence. Pour incarner ce médecin engagé et père de famille dévoué, le réalisateur a fait appel à l’acteur Javier Camara, qui ressemble beaucoup au réel docteur. Une évidence pour Fernando Trueba :
"Au début, je me suis dit ‘Dommage qu’il ne soit pas colombien parce qu’il serait parfait’ mais finalement je lui ai proposé. Il a fait un grand travail sur son accent, mais surtout,- et c’est le plus important -, sur l’émotion. Il partage avec le personnage son énorme joie de vivre et son amour de la vie."
Empreint d’un réalisme poignant et d’une grande sincérité émotionnelle, L’Oubli que nous serons a été tourné à Medellín, où les lieux décrits dans le livre existent encore, tout comme certaines personnes qui ont connu l'époque durant laquelle le film se déroule, à savoir les années 1980.
Le cinéaste nous a confié qu’ils avaient "été discrets pendant le tournage" qui s’est passé à merveille malgré un petit accroc mineur avec l’Eglise.
L’Oubli que nous serons avait été sélectionné au Festival de Cannes 2020 mais la pandémie a stoppé le film dans son élan. Fernando Trueba l'avait tout juste mis en boîte quand la crise sanitaire a débuté. Aujoud'hui, le long-métrage bénéficie du label Cannes et peut enfin sortir ce 9 juin dans les salles françaises.