Allociné : Vous venez d’intégrer Un si grand soleil, dans le rôle d’Alicia Boisseron, un notable soupçonnée d’évasion fiscale. Comment s’est passé votre arrivée sur la série ?
Muriel Combeau : J’ai été accueillie merveilleusement bien. Les équipes sont vraiment très sympathiques. Les gens sont accueillants, gentils et attentionnés malgré le rythme de travail. Les acteurs avec qui j’ai travaillé, que ce soit Stéphane Monpetit, Montaine Frégeai, François Le Guen et Emma Colberti, ont été formidables. Je connaissais déjà Yvon Back car on avait joué ensemble dans une pièce que j’avais écrit. Cet accueil très chaleureux m’a beaucoup surprise parce que c’est une grosse machine et je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué. Il faut savoir que j’ai tourné pendant le confinement, les conditions étaient particulières puisque chacun devait être de retour dans sa chambre d’hôtel le soir. Mais malgré ça, tout le monde était sympa, du régisseur, aux réalisateurs en passant par les personnes travaillant à la cantine. J’ai passé deux mois épuisée mais heureuse.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le rôle d’Alicia ?
Sa complexité. C’est vrai que je m’amuse beaucoup plus avec des personnages qui ne rentrent pas tout à fait dans le moule, qui ne sont pas tout à fait corrects, intègres et qui ne sont pas forcément sympathiques. J’aime bien ces personnages là. Ils m’amusent plus en fait. J’aime jouer en général mais les personnages qu’on adore détester sont ceux que je préfère. On ne peut pas dire qu’Alicia soit une femme recommandable et c’est ce qui me plait. Ça permet d’explorer plein de choses et c’est tellement jubilatoire.
Comment s’est déroulé le tournage avec vos partenaires de jeu qui incarnent Sam et Eliott ?
Jouer avec Stéphane Montpetit était un régal. Avec Montaine Frégaie également. C’était vraiment un cadeau. Stéphane est un partenaire formidable et un acteur que je trouve hallucinant. J’espère qu’on va le voir dans plein d’autres choses parce qu’il a un potentiel de dingue.
Dans l’intrigue actuelle, on imagine qu’Alicia finira par comprendre qu’Eliott travaille pour le procureur. De quelle façon Alicia réagira-t-elle en découvrant la trahison de son gendre ?
Il peut tout se passer. Elle pourrait le tuer comme le faire emprisonner. Alicia est capable de tout, d’autant que c’est une femme qui a beaucoup de contacts.
Dans la mesure où Eliott est en train de tomber amoureux de Sam, Alicia pourrait-elle se servir des sentiments de son gendre pour assurer ses arrières ?
Elle pourrait effectivement tout comme elle pourrait tenter de le séduire. Tout est possible.
Tandis qu’Eliott cherche à la faire tomber, la police n’a pas dit son dernier mot non plus puisqu’elle vient d’arrêter Hervé Croizille. De quelle façon Alicia arrivera-t-elle à se sortir de cette impasse ?
Tout ce que je peux vous dire, c’est que quelqu’un va essayer de lui mettre des bâtons dans les roues mais Alicia est un véritable crocodile. On ne va pas la manipuler aussi facilement.
Nous savons qu’Alicia a été la maîtresse d’André alors qu’il était marié à Eve. Maintenant que les deux femmes sont amenées à se côtoyer, elles voudront probablement régler leurs comptes. A quoi peut-on s’attendre sur l’avenir de leur relation ?
Ce n’est pas l’amour fou entre Eve et Alicia. Avec Emma Colberti, on a eu deux façons totalement différentes d’aborder la situation. Eve est à vif mais Alicia ne lui en veut pas qu’elles aient partagé le même homme par le passé puisque finalement c’est elle qui a gagné l’amour d’André (Olivier Soler). Ça va être un combat de poules entre elles et c’est certain qu’elles ne deviendront pas les meilleures amies du monde.
Un point intéressant avec votre personnage c’est qu’Alicia est la seule avec Eliott à voir des visions d’André. Peut-on espérer comprendre pourquoi ils sont les seuls à recevoir ses apparitions ?
Ce n’est pas expliqué dans le scénario mais je pense que ce sont ceux qui l’ont aimé le plus qui ont des visions d’André.
Alicia va-t-elle s’installer durablement à Montpellier et peut-on espérer vous voir de manière récurrente dans la série ?
Je suis venue pour une seule intrigue. C’était un passage merveilleux mais éclair. Je ne pensais pas me régaler autant dans ce contexte parce que ce sont des conditions de travail de dingue. C’est un sacré rythme et on peut vraiment tirer notre chapeau à ceux qui sont là depuis le début. Je pense que vous mettez n’importe quel acteur qui ne fait que du cinéma là-dedans, il ne tient pas deux jours. Me concernant, c’est une histoire qui se termine. C’était une belle aventure mais avec un temps déterminé.
Malgré le contexte particulier, avez-vous d’autres projets en dehors de la série dont vous pouvez nous parler ?
J’ai tourné dans Slalom, un chef d’œuvre de Charlène Favier qui a été sélectionné aux festivals de Cannes et de Deauville. C’est un bijou sur l’abus sexuel dans le sport. Le film devait sortir à la fin de l’année 2020 mais nous sommes toujours en attente d’une date de sortie. Je viens par ailleurs de tourner le premier long métrage de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller avec Karin Viard et Grégory Gadebois. J’avais également un projet au théâtre d’une pièce montée par Eric Théobald mais c’est en suspens pour le moment. Le gouvernement fait le choix d’ouvrir certains lieux à la place des lieux de culture alors qu’on ne chante pas dans les salles de cinéma. C’est honteux qu’on ferme les cinémas et les théâtres car on a tout fait pour que ce soit viable sanitairement parlant.
Propos recueillis par téléphone le 8 février 2021.